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La calbombe céladone de Patrick CINTAS
Rêveurs ministériels

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 Article publié le 15 mars 2015.

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Manuel Valls estime que « la communauté française repose sur trois piliers : la langue, d’abord, qui doit être une priorité de l’école, une reconquête même. Notre histoire, ensuite. Enfin, la laïcité » — lit-on dans un journal.

Après les mamelles, des piliers.

Et pas des plus solides.

Ni surtout des plus judicieux dans le contexte actuel.

1) La langue de tous les jours ne constitue en rien une richesse. Elle est une utilité. On parlerait arabe ou anglais que ça ne changerait rien à nos existences ordinaires.

2) L’histoire est sujette à caution, c’est le moins qu’on puisse dire. Une histoire partagée devrait être imposée. Et toute incartade punie par la loi. C’est déjà un peu le cas d’ailleurs. Et il paraît que ça va empirer sensiblement.

3) Quant à la laïcité, dès lors qu’un État finance la scolarité privée d’obédience religieuse, elle est un mensonge d’État. Et interdire d’envoyer son enfant à l’école de son choix est une atteinte à la liberté. Manifestement, Manuel Valls nous parle d’autre chose.

Et tout ça parce qu’il estime qu’il n’existe qu’une seule communauté : la française. Alors que la réalité dit le contraire.

De la part d’un socialiste qui prétend rompre avec les vieilles rengaines, c’est plutôt genre faux-cul.

Une communauté, quelle qu’elle soit, ne peut en aucun cas se fier à des fragilités telles que la langue, l’histoire et l’idée de la religion.

C’est l’économie qui prime quand il est question d’exister en tant que communauté. Et non pas des fadaises idéologiques qui n’ont d’ailleurs jamais trouvé application en ce bas monde.

Et l’économie, c’est d’abord une bonne gestion de la guerre.

Voilà pourquoi je ne me sens pas vraiment acquis à ladite communauté.

Il est vrai que je dispose de la nationalité française parce que c’est tombé comme ça. Un choix de mon grand-père. Et donc pas le mien.

Ah ! pauvre rêveur venu d’ailleurs, s’il ne s’agissait que de la langue ! Et d’une Histoire à faire et à refaire au gré des découvertes et même des convictions. Et même de laisser toute sa place à la fantaisie pour recréer à volonté l’idée de Dieu au détriment de l’imagination.

Alors tu me verrais manipulant la phrase et le contexte pour mettre sur pieds, comme des cochons bien gras, les poèmes que la Nation attend de moi.

Et je t’en raconterais des histoires ! Je plagierais les mémorialistes les plus prolixes en la matière. Et j’irais même jusqu’à lever le rideau sur une grande comédie à faire pâlir Balzac, Proust, Faulkner et Kerouac réunis.

Et puis tu me verrais souvent en grande conversation avec les déistes, les théistes, les athées et les agnostiques. On fumerait le calumet de la paix en attendant le versement des allocs.

Un monde idéal.

Et pendant ce temps, hypocrite, tu organiserais la guerre pour que je m’enrichisse.

Que puis-je demander de mieux ?

Seulement voilà, il est des jours où je me sens du talent pour l’honnêteté et la sincérité.

Et ces jours-là, Judas, je ne suis pas français mis en communauté.

Je suis seul.

Et je demeure de nationalité française, cela va de soi.

Mais ton projet n’est pas français, Manu.

Nous n’avons pas tous la même idée de la France. Terre d’existence.

Les généraux de ton espèce ont toujours ruiné la France. Bonaparte, Pétain, de Gaulle. Et j’en passe. Même la galerie des Illustres ne fait pas l’unanimité.

D’où ton étrange pratique du gouvernement républicain : la majorité. Car la Nation est démocrate.

Imparfaitement, mais elle l’est.

Et c’est ma seule raison de demeurer ici. Dans mon Sud qui n’est la France que par ce seul principe.

Sinon, tes « valeurs républicaines », tu peux te les mettre à la place du rêve de Frédéric.

Ce sera moins obscène, je le conçois.

 

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