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L'olivier
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 Article publié le 19 juillet 2015.

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Danseurs miment les vagues au soleil couchant 
Pieds nus dans l’estran 
Cheveux au vent
Bras tendus, genoux fléchis
Croupe tendu
Hanches ondoyantes 
Tête jetée en arrière 
J’en dénombre neuf

Où porte donc leur regard ? 
On le dirait tout intérieur
Comme tourné vers la chair du monde que leur gymnopédie en eux imprime
Les eaux n’en reflètent rien
Clapotent comme si de rien n’était
Dispensant fraîcheur et allant aux danseurs 

Sur la grève houleuse, je m’étends 

A quand d’autres danseurs encore
Mimant la rude écorce des arbres d’ici et d’ailleurs ? 

Danse immobile des racines sous la terre
Frémissement des cimes

*

Enfant, 
Je prélevais sur le bouleau des lambeaux d’écorce translucide
Invariablement, elle s’enroulait autour de mon index,
Frêle volumen agaçant 
Et l’automne venu, les majestueux platanes de la courde récréation
Offraient leur écorce à qui voulait s’en saisir
Quelques camarades et moi les détachions délicatement par plaques entières
Mais impossible d’y tracer des signes
Le fragile support s’offrait à la main, se dérobait
Pure matière friable témoin d’une croissance insouciante 

Un art se dérobait
Ignorait tout encore de l’art des signes 
Pariétal, rupestre, il attendrait longtemps encore
Mais la langue arabe déjà enchantait mon oreille 
Reprise librement dans l’enthousiasme, j’en faisais un charabia que je lançais au ciel
Parole pure de sens vouée à la sagesse de rythmes
Apportés par plus grands que moi venus de si loin

Azur, madrague, parages, obsolète furent les premiers mots saillants 
Quand je sus enfin lire 
Je manquais de modèle, mais peu importe,
L’essentiel cheminait déjà en moi 
Sous la forme de ces rythmes aimés 
Venus des lointains 

*

Abrité des houles, dans la calanque, 
L’enfance marseillaise s’élargissait d’été en été
Une sève marine montait en moi 
Une salure exquise 
J’aimais le monde comme on mord à pleines dents 
Dans un beau citron tranché gorgé de soleil
L’hiver arrivé voyait les rythmes se délier

*

Dans le temps long des saisons
Dans le temps bref des esquisses 
Dans l’imbroglio des mots 
Le sens cheminait 
Olive noire 



Jean-Michel Guyot
15 juillet 2015

 

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