Labrel veut infantiliser mon enfant.
Il déploie le drapeau et l’explique.
Il invite à la guerre contre le terrorisme.
« En récompense, on fera du théâtre, »
Promet-il en répandant son odeur d’anis.
A la maison, mon enfant s’entraine
A ne pas mourir pour des prunes.
Il va faire une guerre à l’américaine
Avec des moyens purement français.
Ça va pas être beau à voir !
Dimanche on est allé au bord de l’eau.
Elle était salée mais on a payé.
Pour le même prix, on attendu
Que le soleil se couche et que la nuit
Nous oblige à allumer les phares.
« Le terrorisme, c’est là-bas,
A dit mon enfant en montrant l’horizon.
Et si on fait pas gaffe, ce sera ici ! »
Voilà comment il me fout la trouille,
Cet enfant qui n’est déjà plus le mien.