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Article publié le 17 janvier 2016. oOo Une fillette patine le trottoir avec de petits coups de pied au cul mal lavé de l’histoire. Je la suis des yeux jusqu’à l’effilochure du ciel de cretonne où la vitre s’embue d’un vers de Baudelaire. La rue s’est remuée un instant dans sa baie. Comme une onde de choc cogne les graffitis et les mots qui abattent les murs en croisade. Des poussières qui sont les poussins des parkings envahissent la basse-cour de la journée de leur odeur sans sexe. Je suis le tournant de la disparition du mollet ravageur et adorablement affairé à la vie dont le progrès me laisse un parfum d’étrier. Mon trottoir a gardé le dessin à la craie que je suis raide et blanc comme l’arbre d’en face. Le vers de Baudelaire est comme une fissure dans le bloc d’ambre où s’est inclus le pur instant qui a roulé vers ce présent qui a jauni ‘les paons de mes rideaux’.
…Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Baudelaire |
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