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Article publié le 4 septembre 2016. oOo On dormirait si on n’avait pas la radio dit un camionneur à un client du bar. Patron un autre verre et le speaker qui hurle à la télévision. Encore un attentat et encore un pastis. Les camionneurs parlent plus fort que le speaker et l’équipe est vilipendée par les buveurs. L’ambiance est masculine avec l’odeur de l’ail et de l’anis chimique. On ne s’entend penser que par intermittences dans son bock de bière et la mousse qui falsifie le cours des catastrophes. Perdu dans ce charivari et cette liesse je me retrouve à évoquer le chapitre de « Blanche ou l’oubli » d’Aragon et qui commence par : je m’étais arrêté en route dans un petit bistro où des camionneurs dînaient. Soudain le lieu où j’étais assis s’emplit de lettres. Et d’être dans le livre donc un autre bistrot où ça sentait pareil où la radio hurlait me mit en joie pensant que la réalité n’est que littérature.
Je m’étais arrêté en route dans un petit bistro…
Louis Aragon |
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