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 Article publié le 15 janvier 2017.

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La seule façon de lui rendre hommage, c’est encore de le rompre, en cela il peut être dit l’ami du pain béni ou non, tel serait le silence qui, lui, ne se consomme pas, mais consume qui l’aborde comme une personne présente en chacun de nous.

Le silence n’étant d’aucune provenance, mais une hantise générale que la communication tend à brouiller plutôt qu’à faire taire, il faut imaginer une arène gigantesque pleine de valeureux gladiateurs qui regardent un à un dans les yeux la foule immense avide de sang et de cris, mais pour cette fois comme pétrifiée, amputée de toute parole, empâtée dans un silence si dur, si opaque - à la limite de la stridence - que seuls, désormais, les acouphènes sont à même de rendre audible au dieu absent qui s’insinue dans la scène, virevolte de tête en tête, véritable figure tutélaire qui émane des spectateurs réduits au silence, des bourdonnements plein les oreilles.

Le dieu et le silence ne font qu’un en la personne des spectateurs médusés projetés dans l’espace intersidéral et comme vaporisés sans leur consentement. La paix du monde fait alors cavalier seul en la personne des valeureux gladiateurs épris de silence, amoureux des nuits de pleine lune mais exposés là dans le plein feu de l’arène par le dieu tonitruant de la guerre.

Pain et vin viendront plus tard, feront leur chemin dans les mains et les gosiers, les consciences et les réalités désordonnées. Reste que seul le silence est à la mesure de ce qui se joue là, dans l’arène à portée de voix.

Il faut le rompre et le rompre encore, afin qu’il ne nuise à personne, et dénoncer les crimes sans nom perpétrés et perpétués en son nom. Dans la nuit, dans le brouillard les ombres se débattent. Hel s’endort. Des quatre nains qui supportent l’univers, Nord est mon préféré. De lui ne viendra aucun salut. Ni d’aucun autre point cardinaux.

Dans cette géographie sinueuse du cœur, j’accorderai toute mon attention à la flamme diffuse de l’aurore. Dans le froid, je me tiens, au cœur-même de Thingvellir. Les elfes courtois sont devenus invisibles.

Demeurent des runes ancestrales cette promesse de paroles faite à tous qu’Odin nous offrit. Grâce lui soit rendu au cœur de l’hiver. Et que les jours grandissent et brandissent le feu du ciel qui sourit à tous.

 

Jean-Michel Guyot
31 décembre 2016

 

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