je suis la branche torse
émanée du sein de Déméter
et comme je sens ton lait
blanchir tout l’épi
chaque semaille dans cette terre
est toujours plus rêveuse
de rejaillir plus haut
et de ne fendre plus le sol
je suis l’eau de l’arable
et la verte démangeaison
des chemins en croix
au passage des saisons
l’isolement est long
et soupire des cantilènes
moins sombres tout de même
que mon feuillage de passions