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Article publié le 2 décembre 2006. oOo
24. Dernières paroles
Ecoute, mon fils, ces dernières paroles, écoute ta vieille voix qui revient chargée de vieilles résonances, pour te dicter ta volonté endormie, pour secouer ta somnolence.
Il y a longtemps déjà que tes pas se sont dispersés, que ton image diffuse a émergé ici et là, dans la vallée ou la neige, que ton intelligence trouble est tombée dans le puits des sables mouvants, dans la noria des eaux putréfiées où ton inutile soif pousse des cris inutiles.
Le monde, mon fils, n’est pas un jardin d’enfants, tes congénères poursuivent leurs propres tribulations, et de tous côtés le Crucifié est fixé sur sa croix par la main de l’homme, vivant et mort dans son martyre rénové.
Toi aussi avec ta faute pesante, toi aussi avec ton invisible expiation, nous mourant un peu chaque jour, purifiant notre tache humaine.
Mais maintenant ressaisis-toi et écoute, écoute, mon fils, ta vieille voix qui revient avec son vieux timbre de douleur tribale pour secouer ta volonté endormie, pour te dicter tes ultimes paroles.
Demain il sera de nouveau tard, et de nouveau nous nous mettrons tous à nous dire adieu pour toujours.
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