Le vent entre les branches

des calendriers,

le vent dans les feuilles mortes

des années révolues,

de la mémoire erratique,

des lettres égarées.

Pour la mémoire son souffle

de poumon des steppes

bousculant, courant

par les greniers, les coffres,

les étagères, les cahiers,

les photographies, les baisers,

les médailles et les amulettes.

Vent de l’inquiétude,

vent de l’oubli,

vent de la dépossession,

de la dette envers personne,

de l’absence de perte,

ton souffle joueur,

tes langues de dispersion

dans tous les coins

de mes années sans âge,

sur les feuilles indécises

de vieux calendriers,

de jours sans direction

dans le temps égarés.

Tel, le vent, celui d’ici,

celui qui tarde à revenir,

ou à ne pas trouver, ni savoir,

tellement sans appui, tellement tel,

que quelqu’un serait son papier

à lettre patrimoniale,

et personne filiation.

Celui de l’à quoi bon,

celui dans la tourmente

de la dispersion de ton souffle,

et dans les feuilles mortes enveloppé,

sans mémoire, ni âge.