|
|
Navigation | ||
Choix de poèmes (Patrick Cintas)
Le rêve est une conséquence du sommeil comme la poésie se déduit de l’éveil
[E-mail] Article publié le 19 novembre 2017. oOo Le rêve est une conséquence du sommeil comme la poésie se déduit de l’éveil. Elle s’éloigna, belle ombre ralentie par les défauts de l’obscurité. Elle agita le bras pour dédaigner les appels des camés. Femme saisie
Dans sa métamorphose. Combien de temps attendent-elles avant de se donner La mort ? Il rentra. Petite froideur de l’air qui ne bougeait plus. Sous les draps, il ralluma la lampe. Une page encore blanche. Appelez
Les démons dans ces circonstances. Les constructions de l’esprit Ne demandent qu’à trouver le lit de l’expression. Ne pas mettre le feu Par endormissement. Son corps se liquéfia. Camés ! Putains ! Christs
En tout genre ! Femme venue pour trouver la paix et repartie sans Même en avoir deviné la présence tapie. Icônes à la place des idoles. Après l’été, il participait au nettoyage des vitraux, juché sur une
Échelle. Poussière étrangement noire, boue de l’air respiré. Il descendait En clopinant sur les barreaux à cause de sa décalcification lente. Un quatuor imitait les voix célestes à quoi s’ajoutait l’ange trouvé
Chez les enfants. Dieu-famille. Le charpentier rabotait inlassablement Les faces d’un lambris. Je ne serai pas ce père ! avait-il déclaré À une enfance studieuse. Le reste n’était que l’afflux incontrôlable
Des effets. Puis tout se fragmentait dans l’âge adulte, tout devenait Probable par éparpillement de ce qui avait été clair et parfaitement Plan. Redouter l’espace. Mais le temps existe aussi dans l’infini
Des points. Heureusement, la vie est plus simple, plus coulante, claire Par moments. Camés des nuits et baigneurs des jours. Je n’ouvrirai Pas la fenêtre si j’étais sûr de regarder ailleurs. Elle demandait
Des nouvelles de son sommeil et lui cassait les pieds avec des apparitions Prometteuses. Scène de l’échange des fruits dans son patio. Il connaissait L’endroit. Fraîcheur des jets d’eau, lenteur des palmes, les murs
Exhibaient des coulures de la chaux. Aux angles, cette ombre plus Descriptive que l’abondance de lumière à l’oblique des ouvertures. Excès de perpendicularités. Le sol montait un peu au centre. Imaginez
La pluie dans ces circonstances topographiques. Une coursive sombre Agrémentée de colonnes et d’arches induites. Les génoises se fendaient D’un coup de crayon surpris dans un effort de parallélisme parfait.
Perfection ou irréprochabilité. Il exposait une toile blanche et traçait Les aboutissants. Elle guettait la seconde de fragilité et il paniquait. Voici les fruits des circonstances d’une rencontre. Panier dédoublé.
La flamme traversa le drap. Il surgit de cet embrasement retenu Par l’exiguïté des lieux. Rien de tel n’arriverait si elle consentait À m’accompagner au bout de la nuit. Il piétina consciencieusement
Les cendres. Les camés, attirés par la lueur et par son extinction Subite, s’approchaient des limites imposées à leur présence. Le seuil S’éclaira. Il ne les défiait pas. Portant le masque de sa nuit blanche,
Il niait toute trace de brûlure. Un chat ajoutait son passage aux malices De la lune. Nuits comme un fil tendu entre soi et la pacotille. Christ. Le panneau publicitaire semblait effectuer un vol immobile. Il caressa
Le chat comme pour démontrer l’innocuité du contexte. Ils retournèrent Autour de leur feu de joie. Irisement des chevelures. Il trouva sa canne Et entreprit d’arpenter les allées. Des cailloux blanchis à la chaux
Le guidaient. Les ombres pouvaient trahir sa vigilance. On ne s’enfonce pas Dans la nuit sans prendre le risque d’une mauvaise rencontre. Dormez Et rêvez. Ou bien ouvrez les yeux et écrivez. Mais surtout, évitez
Le somnambulisme. Préférez les cordes raides, les pentes glissantes, Les virages dangereux. Le chat miaulait derrière lui. Il atteignit L’emplacement de la future église. Des pieux numérotés bornaient
Cette croix démesurée. Il s’apaisait. La lune consentait à s’embraser Un peu plus. Il distingua les gravats rapportés pour combler la pente. Le chat ne franchissait jamais cette géométrie plane. Il disparaissait
Quelquefois et ne revenait que dans la nuit suivante. Chat hypothétique. Le chapeau d’Ochoa était posé sur un piquet. Il dormait nu dans le sable. Le walkman côtoyait une tête tranquille. Est-ce lui ? Il occupait
La place de l’autel futur. Vous ne pouvez pas dormir à cet endroit ! La bande magnétique se déroulait. Il perçut les chuchotements d’un concert. Je ne dors pas. Cette nudité ! Au centre géométrique de la croix !
Extrait de La chanson d’Ochoa |
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |