Mon cher Sidulé,
Lui, il a eu la chance de ne pas se faire castrer à peine sorti du ventre de sa maman vache. Il ne partira pas vers un abattoir puis une boucherie après avoir été engraissé à grands coups de produits chimiques.
Prends ceci, fais toi injecter cela pour que ta viande soit bien gonflée d’eau. Et tant pis pour les crétins qui vont te manger, ils n’ont qu’à se convertir à la nouvelle mode végétarienne.
Lui il a eu de la chance de ne pas finir casher, ou halal, agonisant jusqu’à la dernière goute de son sang, avec l’unique consolation d’être béni par une religion.
Lui il à eu de la chance de brouter dans de vastes prairies en devenant fort et sans contrainte.
Lui, il n’a plus de chance. Il est destiné à la torture dans l’arène, pour le spectacle des aficionados hurlant leurs frissons, bien assis sur les gradins. La vilaine bête éventrera-t-elle l’homme à la cape et à l’épée ?
Ils en bandent, elles en mouillent en se disant que le taureau est né pour ca. Les hommes sont jaloux d’aussi grosses couilles et les femmes qui se prennent à rêver de zoophilie en rougissent presque de honte. Alors tous en cœur dans l’arène….qu’il crève !
Salut à toi ami Sidulé, ton amour pour la gente animale a le bonheur de te faire fuir les abominables démonstrations de bravoure données par les hommes aux habits de lumière. Salut mitigé aux fous qui t’entourent, car certains poètes, chanteurs, musiciens, peintres, sculpteurs et autres artistes, associent encore trop souvent les monstruosités de l’arène à leurs activités créatrices.
HENRI LANE