JOIE

 

tes yeux noirs, j’embrasse tes yeux noirs, fermés,

ta lumière, venue de loin, ta joie, étrange parmi nous,

garde ta joie ! c’est ton nom, ga-arde-le pour moi,

pour toi, pour ta lumière, et tes yeux, fermés

 

(vive la grâce, et l’esprit d’hier

et le sel brun de tes lèvres secrètes !)

 

 

JOIE

 

ô chanteuse

à l’œil blanc, et noir à la fois, embué et brillant

 

de lointaines mélodies en grec,

nostalgiquement

 

(cela existe,

et peut rebriller de longues et nocturnes courbes à longueur de soirées)

 

*

 

- fatigue, temps gisant… et toi soudain fardée d’un éventail !

 

 

JOIE

 

fatigue, temps glissant…

pomme claire d’oubli…

 

et toi, entre mes tièdes bras glissée d’entre la monotone constellation du Cygne…

 

 

JOIE

 

Égypte toi-même, prophétiquement étendue au milieu de ses Nils (1)

 

JOIE

 

jeune, et trouée nue de mille cris d’oiseaux, cri !

 

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