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Article publié le 21 juillet 2019. oOo Sous les fougères agiles et les mousses Freyja Au bout de ses doigts L’aiguille fluviale Tisse l’énigme des sources
Chaque soir se dénude S’étend sur la couche de lin
Freyja aux cheveux d’or Qui, d’algue verte en algue violette, Ondoie vers les cimes Portée par l’écume des jours heureux
Aisance enfin de sa nudité de perle d’eau Posée sur un lit de fleurs fraîchement coupées
Le bleu de ses yeux court dans les lins en fleurs Emporte coquelicots et centaurées, sénés et véroniques Vers les rives humides Y fixe sur la toile enchantée le feu des iris safranés Amoureux des berges noueuses
S’y rejoue là une scène limpide Que Freyja porta dans son sein jadis Avant que d’allaiter l’azur laiteux
S’y mêlent, enamourés, les pigments nombreux Dans l’alleu de sa mise nocturne Que sa toile dévoile A mesure qu’elle la tisse Au bout de ses cils
Alouette ivre vole de miroir en miroir Dans l’air mordant Et nul oiseleur dans les parages
Y prospèrent aussi bien les piments rouges Que les melons jaunes La bourrache bleue et la menthe poivrée Thym et laurier, sauge des songes, pavots et nigelles
Y dansent dans l’âtre improvisée les escarbilles Y reposent lourdement les cendres hivernales Que les tisons, bientôt, viendront réveiller En moins de temps qu’il n’en faut Pour le dire
J’ai tenu la mésange bleue dans le creux de ma main
Tout ce qui abonde tient dans ta diction tissée de souffle La savante dictée des orages qui se convulsent à l’horizon La tourbe blonde ou brune, et l’ambre et le cuivre
Les bruyères en fleurs Au soleil levant Qui ne disent mot
Jean-Michel Guyot 18 juin 2019 |
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