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Seriatim 3 - [in "Seriatim"]
Seriatim 3 - Un soulier de satin traverse la scène... (Patrick Cintas)

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 Article publié le 14 février 2021.

oOo

Sifflet.

Vapeurs et fumées.

Confusion totale.

Un soulier de satin traverse la scène

À la manière d’un domestique

(genre jardinier)

Qui revient des nouvelles de la « plaza  »

En agitant le journal en papier

Au-dessus de sa tête folle.

Il est aussitôt suivi par des enfants en haillons.

Un joueur d’orgue ne joue pas, immobile et sinistre.

On peut ainsi multiplier les spots

Sans se soucier du sens à donner

À ce brouillard artificiel.

Río a disparu mais l’arbre pousse vite.

Une voix off :

Pourquoi un théâtre se donne-t-il un nom ?

Avant, j’étais un enfant comme les autres.

Je jouais avec les autres enfants, à la balle

Et à saute-mouton, avec la maîtresse ou sans,

Rêvant de retourner à la plage avec l’été

Dans la poche / et maintenant qui suis-je

Si je ne suis pas ce que je devrais être ?

Les questions qu’on se pose ! Passé le temps

D’aimer / de songer à revenir avec les autres

/ à la porte d’un théâtre qui n’en est pas un.

Il (ou elle) considère le fog.

Non, ce n’est pas un théâtre : quelqu’un me l’a dit.

Tu viens ici parce que tu viens et non pas, jardinier,

Parce que tu vas / on dit que ce n’est rien de vieillir.

 

Si au moins je savais

Ce qui se passe ici, mais

Je suis dans l’ignorance,

À fleur de ce silence, là.

On écoute pendant un long moment.

On peut fumer dans les couloirs,

Bavarder avec les femmes,

Dire n’importe quoi

Pourvu que ça veuille dire quelque chose

Dont l’importance n’est pas remise en cause

À la fin quand on finit par sortir d’ici.

Je n’ai pas peur de venir.

D’ailleurs je suis venu seul.

Accompagné, j’eusse conçu

Quelque petite angoisse, là !

 

Si au moins je savais

Ce que venir veut dire !

Mais j’ai disparu avec tout.

Il ne reste plus que ma voix.

 

Écoutez ce que je dis, ici.

Ou ne l’écoutez pas et faites

Comme si je n’existais pas.

Des fois ça marche, je vous le dis !

Il mesure l’épaisseur à vu de nez,

N’ayant pas d’autres moyens sous la main.

Il a son nez et ses narines,

Et les poils qui vont avec.

Il sent la présence de Río.

Il s’écrie :

Ah ! si tu n’existais pas comme j’existe !

Si tu étais accompagné au lieu d’exister !

Mais je te vois même à travers les murs.

Certes, je ne t’ai pas inventé / pourquoi

Inventer quand on peut simplement vivre

Sa vie ? acheter une bibliothèque au marché

Du quartier où on finit d’exister avec les autres ?

J’ai toujours voulu m’acheter le meuble des livres.

Je possède le mur et l’angle qui va avec.

Une fenêtre avec des enfants qui jouent.

Une rue avec des femmes et des bagages

Sur les trottoirs, en attente de voyager

Parce que le temps c’est aussi ça, partir !

On le sent à la fois angoissé et en colère.

Il gratte le sol ou autre chose,

Sa peau peut-être nue.

On ne sait pas ce qu’il faut s’attendre à voir

Et à entendre (on ne sent rien

À part les autres et le goût qu’on a dans la bouche

Nous appartient)

. Mais n’anticipons pas

(il veut dire : on a le temps

Soit : on n’est pas au théâtre,

La vie n’est pas aussi belle que les coulisses

 : il ne dit rien d’autre)

Enfants imaginés :

Río et Blanco

Sont dans un bateau.

Blanco tombe à l’eau.

Qui reste-t-il ?

Río !

Río le fleuve

Qui ne découle pas

De la rivière.

 

Savants enfants

Qui reconstruisent

Ce que Dieu

A détruit

En six jours.

Le septième

Il mourut.

 

Mort d’un passant

Qui va d’un point

À un autre sans

Savoir qui est qui.

 

Enfants imaginaires :

(différence entre

Imaginés et imaginaires)

Jouons encore un peu

Avant de mourir d’enfance !

À la balle et à saute-mouton !

À tout ce qui existe pour jouer.

Jouons comme si la vie

N’était que de la vie !

Un jour nous irons

Passer le temps.

Il sera bien assez tôt !

 

RÍO : Disparaissez, chenapans !

 

BLANCO : Où suis-je devenu ?

 

VOIX OFF

Dire qu’un jour nous aurons la patience !

Moi qui en ai tant manqué, tant désiré !

Je ne sais plus où j’en suis avec le temps.

Je traverse en ligne droite et je regarde

Le paysage qui défile à la fenêtre rapide.

Ça sent le panard du Portugais qui émigre

À Champigny / toute une nation traversée

En même temps que l’enfance qui promet

Ce qu’elle ne possède pas, écoutons le temps :

Cahots de jointures aux éclisses élastiques.

Que de voyages en train et dans les airs !

« Sais-tu au moins ce que tu veux ? » /

Río : (minauderie)

Je le savais ou je suis fou

Et si je le suis je n’ai jamais

Été un enfant et toi Blanco ?

Blanco :

Moi ? Heu ? Tu veux

Dire : celui qui est

Tombé dans la fosse

D’orchestre avec

Sa baguette dans

La main Argggh !

Moi : Qui va plus vite que moi ?

Que sépare ce fleuve imaginaire

Qui existe pourtant sur la carte ?

À qui sont ces animaux qui errent

Sur les bancs de sable avec les oiseaux

De l’île ? — nous étions rapides

Et lents à la fois, jeunes et vieux,

Présents et futurs, déjà passés !

« Cela te fait-il du bien ? Si c’est

Le cas, sers-toi des deux mains ! »

Nous avons le temps pour voyager.

Les billets sont hors de prix mais

On a la possibilité de voler

De ses propres ailes.

« Ne minimisez pas la difficulté.

Pour voler on ne tire pas vers le haut ;

On pousse par en bas et comment

Obtient-on cette poussée ? (un temps)

Río ! Tu le savais avant. Et maintenant

Tu ne le sais plus ? Que t’est-il arrivé ?

RÍO : papa… Oh ! je ne sais plus /

(il réfléchit intensément puis)

Le profil de l’aile ou quelque chose

D’approchant / je ne suis plus

Un enfant ! / alors que le fleuve

Ne découlait toujours pas de ses rivières.

 

RÍO

Vous m’avez encore interrompu !

On ne sait plus si le train est à l’heure.

Ce brouillard ! Et ce temps qui impose

Ses attentes comme dans un miroir !

Un coup de vent est nécessaire !

Qu’il vienne des coulisses, nom de Dieu !

On entend les machines

Mais le brouillard ne se lève pas.

Quelqu’un appelle le chef de gare

Qui ne vient pas.

Le sycophante : « Chef ! Chef ! Yen a un qui… »

Des portails de fer coulissent et s’entrechoquent.

Les pas martèlent les flaques.

Les moteurs se lancent.

Un pied est écrasé et tout recommence

Au grand dam de Río qui ne réapparaît pas.

Aïe ! Idiot ! Des escarpins tout neufs !

Mes économies du mois ! Mon enfant

Mal nourri ! Ma cuisine en désordre !

Et l’absence de l’être aimé pour le plaisir !

Vous ne savez pas ce que c’est !

Vous ne désirez pas ce que je désire !

Voix off :

Je ne les laisserai pas parler à ma place !

(grogne puis)

Ils sont en goguette et je suis en poésie.

Avec Carlos ou Ezra, Ernest ou William.

J’aime les fleuves qui ne découlent de rien.

Et qui ne se jettent nulle part, comme moi.

J’aime ce qui me ressemble et s’assemble

Avec moi / entre dunes et parapets / casino

Vite détruit puis lentement reconstruit /

Que d’enfants dans les parages ! Quel

Sujet ! Quelle scénographie ! Revenant

De campagne avec les gris-gris en guise

De souvenirs-preuves / imprégnés

De sang mêlé d’eau salée / laines

Des coqs : « Je sais que vous aimez ça !

Alors continuez et que le plaisir vous joue

Des tours ! Vous verrez comme j’ai raison.

Vous le verrez bien assez tôt, allez ! »

Voix savante :

Au théâtre ça n’irait pas.

Mais dans un livre pourquoi pas ?

Nous aimons nager au gré du vent.

Ou nous n’aimons pas qu’on nous guette.

Nous n’avons pas le choix à la fin.

Et quand ça commence c’est trop tard !

Au théâtre les gens sont pressés

Et le livre peut leur paraître long.

Je vous conseille la fenêtre et l’art

De n’y montrer que le côté pile.

RÍO

Aller ! Traverser ! Parcourir !

Vagabonder en attendant

Que ça vienne comme ça vient

Toujours ! Qui est mort et qui

Ne l’est pas ? Qui revient

Sans souvenir à partager ?

Et qui retourne pour retrouver

Ce qui se perd toujours ?

Ne me parlez pas de fenêtre !

Ni d’azur ni de chair triste !

Je suis ce que je désire, vin !

Je n’ai jamais été un enfant.

Alors que vous n’en sortez pas

De cette enfance d’émigré !

Il tente de chasser l’épais brouillard,

Mais en vain / la pluie menace.

Le train siffle. Friction d’acier.

« Les plus beaux avions ! »

Personne ne traverse ni n’apparaît.

Pas même le chien du jardinier.

« Qu’est-ce que vous attendez pour continuer ? »

RÍO

Attendre / continuer :: : attendre ET

Continuer ou :: : attendre OU continuer.

Accouplez tant que vous voulez, les amis !

Mais surtout ne faites pas d’enfants !

Ou alors ne leur donnez pas votre nom !

À l’œuvre on ne sillonne pas les fossés !

Quelle attente ! Quel possible progrès !

Jamais déçu ! Toujours en quête ! Désir !

Mouvement du train

Qui se laisse tirer, refouler.

Des vitres se baissent.

Chocs des butoirs.

« Vous n’êtes jamais venu ici ? »

Chef de gare :

Arrêt technique ! Arrêt technique !

Personne ne descend ! J’ai dit personne !

RÍO

Si elle est dans le train comme promis,

Elle ne descendra pas et je serai venu

Pour rien : Blanco a eu raison de se jeter

Dans la fosse : j’espère qu’il n’est pas tombé

Dans un pavillon ! (rageur) Ah ! Être venu

Pour rien ! Vous entendez ? Pour rien !

Vient-on pour rien quand on vient ?

Jamais vu ça ! On vient et quelque chose

Arrive / C’est dans l’ordre des choses !

Heureusement qu’il y a des choses et

Un ordre pour les comprendre !

(crispation interne, douloureuse)

Ne viendra pas alors qu’elle est venue.

Arrêt technique, brouillard ou autre chose !

À quoi ça sert d’attendre alors que rien

N’arrive ? « Continuez ! C’est tout droit ! »

Mais ce n’est pas ce qui arrive.

Cliquetis des canettes

Et odeur de jambon d’York.

Voix de fillette qui réclame son dû

Parce qu’elle a su être sage.

Les pieds joints du Portugais

Sur la banquette qu’il occupe seul,

La tête dans sa main,

L’autre main sur la hanche.

Aiguillages de temps en temps.

« On les retrouve à Champigny, allez ! »

Moi je ne retrouve rien !

Ni le chemin ni la trace.

Je me suis noyé dans le fleuve

Avant même son estuaire.

 

Quel horizon de Désir !

Quel Festin j’ai vécu

À la place de l’enfance !

Dévalant les dunes d’or.

 

Thuyas et coquillages,

Culs de bouteilles polis.

Épaves et ailes d’oiseaux.

Le Cap souriait à la vie.

 

Río réussit à déchirer le brouillard-papier,

Ce qui provoque un bruit de déchirure-tissu

Qui se répand comme de l’eau

En suivant les moindres détails du relief

Dont il est ici question,

Qu’on le veuille ou non.

Le sycophante : Chef ! Chef ! Il déchire !

Le chef de gare : M’en fous ! Je n’écris plus

Depuis longtemps, depuis que je ne sais plus

Si Dieu existe ou si c’est autre chose

Qui explique ma soif d’angoisse.

Le sycophante : Ça ne l’empêche pas de déchirer…

Je dis ça comme je dirais autre chose…

Je ne sais même plus pourquoi je suis à quai…

Le chef de gare : Ce n’est pas l’heure !

D’ailleurs il n’y a pas d’heure

En cas d’arrêt technique imprévu

Par la feuille de route (que je consulte

En ce moment) / Déchirez si ça vous chante !

Et Río déchire,

Sans rage ni application,

Presque sans y penser,

Guettant la surface cotonneuse,

Des fois qu’il ne soit pas le seul

À s’en sortir.

Il a extrait la moitié de son corps fatigué,

Vieilli, sans projet, sans amis, sans rien

À inspirer aux autres

Par le simple fait de donner à lire

Ce qui lui passe par la tête-de-pioche.

RÍO

Je ne suis jamais seul quand je veux être seul

Et quand je suis seul je ne le veux pas, merde !

 

Quel était le nom du personnage-enfant

Qui jouait à ma place sous le regard inquiet

De ma nourrice (?) : tétons comme les prunelles

Et le ventre plié à l’endroit du nombril, sourire

Qui n’a jamais eu de sens, je crois : en Dieu et

À ses Saints, au néant qui retourne au néant

Le temps d’une Histoire qui a perdu son sens

Depuis longtemps, ô Pise !

Patrick de la Rubanière écrit son Égoïsmes

(mamelles : Hypocrisies et Jalousies, avec un encart

Me concernant :: : le temps c’est l’expansion, dit-il,

Mais je n’y crois pas comme je crois en Dieu

(ni puissant ni misérable) / ses saints sont les miens :

Papa, maman, frérot et frangines, l’enfant des autres,

Avec au coin de la rue l’affidé à la place du dealer,

Les aromes purpurins des seuils, le choc des semelles,

L’horaire qui se respecte comme l’honneur, la trouille

Des moins chanceux, les bris divers des naufrages

Sentimentaux, les signes avant-coureurs de l’âge

En proie à ses vérités acquises / « dis-le à papa »

En haut, au-delà des toitures et des monts, vois

Comme la Terre s’épanche en rêve prémonitoire,

Vois comme c’est facile d’en devenir le troubadour

Ou au moins le montreur d’ours, vois comme la vie

Appartient à ce qui n’est peut-être pas : « c’est l’heure »

Incroyable comme il arrive à déchirer

Sans saigner des mains !

Vous trouvez ça normal, vous, Chef ?

Si j’étais à votre place,

Je me poserais la question

De la validité de sa nationalité.

Non, non et non ! La Terre (terre)

N’appartient pas à tout le monde !

Moi aussi je veux sortir du brouillard,

Comme en 40 !

Mais est-ce que j’en sors ?

Est-ce que seulement je tente d’en sortir ?

Ce n’est pas que je sois bien ici

(malgré votre présence nécessaire)

Mais je ne déchire pas ce qui est écrit,

Du moins pas tant que Dieu existe,

Sachant qu’il finira par ne plus exister,

Ce qui me chagrine autant que vous, croyez-moi !

Le chef de gare : Fermez-la, !

RÍO

(interrompant la déchirure)

Au théâtre les innocents

N’ont pas les mains pleines.

Je le sais parce que je suis

Aussi innocent que si je n’avais

Jamais vu le jour, cette nuit-là.

Le jour où Grenade fut prise,

Et sa veille / un fait exprès je

Crois / moi l’enfant du Projet

Familial en remplacement

Du mort-né / destiné au baptême

Comme le veut la République.

Mains sales à exhiber en public,

Traversant la conscience des autres

Personnages, annexés comme territoires

Conquis :: : je sais trop bien ce qu’on

Me reproche :: : patati et patata !

Sont dans un bateau et… (se reprend)

Continuons de déchirer / je vais peut-être

Faire ça toute ma vie / et me marier /

Et me cloner sans la science / Nera

Toujours à l’heure mais le quai

Est interdit à la descente / et mon ami

Blanco (qui me ressemble) joue avec

Sa baguette dans la fosse d’orchestre.

Les musiciens accordent leurs instruments

Et trouvent le La

Sans perdre le Nord.

(rustique)

Ça promet ! Je te jure ! Ah bah !

Tous les théâtres sont construits

Selon les mêmes principes bibliques.

Moïse entre et sort sans en dire plus.

La baguette heurte le pupitre

Selon le temp en vigueur.

Derniers ajustements.

Une chanterelle s’attarde.

On attend qu’elle se trouve juste.

On a l’impression que l’Univers

A toujours existé

Alors que c’est faux :

On démontre le contraire tous les jours.

Tac ! Tac ! Tac ! C’est l’heure !

Río tend l’oreille, cligne des yeux,

Exprime sa soif mais ne boit pas.

On se croirait à l’aurore

D’un Grand Jour.

Le chef de gare : « Un déchirement pour commencer… »

Genre slip dont on ne veut plus. (il rit)

Rendez-vous à la préfecture !

RÍO

(reprenant le déchirement)

Tsoin ! Ah ! Moïse ! Sans lui… ah !

Je n’ose y penser ! Confucius

À toute heure du jour et de la nuit.

Mais quel bordel depuis qu’il est mort !

Ça saigne en boucherie et les maladies

Mentales se répandent avec les fleuves.

Des fois je pense que ce n’est plus la peine…

Sans Nera qui vient les jours d’arrêt technique.

Et sans Blanco qui se prend pour sa baguette.

Le tour du monde en dix ouvrages à faire !

Mais qui peut le moins peut le plus, dit-on.

Moi je ne dis rien, je déchire sans lire,

Je n’écoute plus personne, pas même

Mon médecin référent, ni le flic d’à-côté,

Ni la concierge en mal d’amour, personne

Ne m’entend répondre à la critique.

(il redouble d’efforts)

Je ne sais même pas s’il est possible

De sortir de là : si j’ai un fils ? Maintenant

Que vous me posez la question / le jour

De son départ pour les Îles, j’ai pleuré.

« Quand nous reverrons-nous ? »

Mais l’odeur du kérosène m’a entêté

Et je n’ai pas vu la porte se refermer

Sur ce qui désormais n’avait jamais

Eu lieu : ça vous en bouche un coin !

Il y a tellement de chemin sous l’eau !

L’anémone et la coquille en trompe-l’œil.

Les jambes nues de la nageuse qui passe

Sans vous voir / ce besoin de respirer !

Pas le temps d’attendre ! Proximité

D’une plage, été comme hiver, voiles

Dehors des sédentaires qui prennent

Le soleil sur les roofs / bergamote

Des peaux / un gosse exhibe les écailles

De sa découverte / miracle à toute heure

/ un saint se signale par sa nudité

Transitoire / qui peut encore respirer

Dans ces conditions extrêmes ?

(chevaleresque)

Je suis Río, fleuve d’Amour et de Bien.

(rieur)

Elle jette l’enfant par la fenêtre et tente

D’oublier que c’est le sien / métaphore

en remplacement du poète véritable

/ « analysez logiquement / ne pas

Se laisser emporter par les eaux

De l’égout linguistique » / femme sortant

De chez elle comme le poète arabe

Après les complexités du Poème en cours

/ s’arrête devant une fenêtre : y coud

L’autre femme qui sait ce que l’homme peut

Et ne peut pas : copla en quatre vers bien

Sonnés : le rideau se laisse secouer

Par la brise des siècles de sagesse populaire.

La jambe de Río apparaît,

Nue jusqu’au genoux :

« Maman ! Maman !

Je suis tombé de vélo

À cause de Blanco ! »

On voit nettement la cicatrice.

 

 

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