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Article publié le 24 juillet 2022. oOo photos © jean-michel guyot
Peut-être suis-je un peu trop prompt Par trop rapide dans l’appréhension (Mais pourquoi « un peu » ?) De ce qui, à l’instant, importe Et m’emporte Comme feuille au vent d’automne
De l’arbre j’ai la force face aux vents mauvais Feuille morte dans le vent Ne se sent liée par aucun serment Ne vais à Canossa Ni à Rome ad limina
Des lieux l’enchantement Envoûte mon chant terre à terre
D’un simple élan je fais une roche qui me dure Le temps d’en effacer jusqu’au nom Se dessine un pays Lent à venir, lui, Et rude son écorce Bientôt
N’y grave quelque signe que ce soit Au site laisse l’entière liberté de son Dire Là, dans le Dit qui est le mien, A l’éphémère voué dont j’aime à répéter L’entêtante antienne
Frères en écriture abondent
De cimes en sommets De rocher en rocher Pierre à pierre Mes sandales rouges Narguent l’indicible
Montagnes signent l’élan qui féconde Ce que tu appelles l’espace
A tire d’ailes jamais Le coucou
Futile au grand jamais Tout ce qui, là, s’expose Existe dans une pureté appariée à la simplicité La plus grande, la plus ferme qui soit
Dans la brise Dans le chant Brisures
Poésie qui ne s’expose au silence Ne se peut S’impose rudement silence Pour mieux écouter Et puis se faire entendre Rompant ainsi le silence Pour un temps
Par ta pensée, dans l’amitié, Aborde au silence Afin qu’une parole autre Jaillisse des ténèbres Où, ci-reclus, tu l’avais mise
Fontaine vif-argent Aux eaux bonnes à boire S’offre au marcheur Qui y plonge ses bras brûlants Asperge de fraîcheur son front tanné Gazouille à l’envi au beau milieu du site sacré
Les voies de l’amitié sont pénétrables Pénétrantes aussi Que de chemins se dessinent-destinent là De source en ruisseau De ruisseau en fontaine !
Aux profondes ornières du babil Préfère ce à quoi te destine Une parole brève
Les profondes ornières, Tu les aimes peuplées de tritons et de salamandres Il n’est point temps de t’y mirer longuement A la façon d’un triste Narcisse Nulle parole sensée ne fait écho à ce triste sire Depuis la nuit des amants
Du chaos nulle trace sur l’onde fine La vase noirâtre fait un tain à ce miroir Digne d’une Reine dont le visage altier Affleure à la surface des eaux Par ces temps d’orage
Pour cela qui peine à se dire sache rendre hommage Aux femmes de ton pays qui se pavanent en robe d’été
L’une d’entre elles soulève sa robe Découvre ses jambes Offre à l’azur son sexe Pamoison déliée
Mains lestes, verbe haut Horizon infrangible Irréfragable présomption de ton innocence Ta nudité de bête Dont tu partages avec moi La fraîcheur dans les eaux miroitantes S’y bercent des nuances infinies de bruns et de verts Quelques bleus y dansent aussi entre deux nuages
Aigue vive de nos fontaines Court sur un lit d’algues vertes Dans Vars la grâcieuse Tu te souviens
Aux cascades d’Orgon, les méconnues, Se trame sous tes yeux la lente montée des eaux Dans le val gracieux Au bout du chemin qui longe le ruisseau Tu verras bientôt le frêne majestueux Salue-le trois fois pour moi en caressant les plis nombreux de son tronc rugueux !
Tant va la cruche à l’eau Qu’elle ne se brise sans éclats multiples Tessons vernis brillent dans la vasque Appellent de nouveaux basculements Dans l’épaisseur sourde de chairs criantes de vérité Tendues vers l’extrême de leur atteinte Arceaux d’azur
Sexe à sexe Bouche à bouche Fontaine des délices En ces lieux Dont l’azur se repaît longuement Dans le chant effilé d’une mouette égarée En ces lieux
Lignes de force jaillissent Qu’un pas ferme rejoint Dans la montagne ouverte Aux signes nombreux
Jean-Michel Guyot 15 juillet 2022 |
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