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II - post meridiem
Louis Marette – Le forum - chapitre XVII

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 Article publié le 11 septembre 2022.

oOo

Lorsque Louis Marette, maire de Mazères (Ukraine) entra chez Barman, il était onze heures et demi et la salle était vide, le comptoir triste comme un jour sans vin et les pissotières libres et parfumées jusqu’à s’en trouver mal. L’édile fit un signe convenu (depuis longtemps) et Barman se mit aussitôt à l’œuvre d’un perroquet 10cl de pastis un peu d’eau pas trop de sirop et s’il reste de la place on finit au même pastis sinon on vous traite de fille et il faut recommencer jusqu’à qu’on se croie un homme, ce qui arrive si la fille en question ne se plaint pas d’avoir été violée avant d’être bue cul sec. C’était l’heure juste que d’habitude il y avait affluence mais avec le bruit qui avait couru depuis des jours que Ben Balada allait être libéré même le maire de Mazères n’avait pas voulu rater ça, ne l’ayant d’ailleurs souhaité à personne, sauf à son meilleur ennemi qui n’était autre que le comte Fabrice de Vermort, lequel avait presque fait la Une de la Méridienne ce matin. Marette en pissa du sang ou alors il avait mangé de la betterave sans s’en rendre compte, la veille au soir que c’était fête au village, avec Pouchkine et Gogol au milieu et la maîtresse dans le feu avec les cahiers. Barman se pencha pour comprendre. Marette collait ses lèvres contre le zinc en acajou et ses narines palpitaient dans ces vapeurs. Il avait pris de l’avance. Pourtant, le perroquet n’était pas plus cher à Vermort qu’en Ukraine, dit-il en griffant le dessus de la main de Barman qui l’avait posée là, au plus près de la chemise de son hôte, au cas où par glissade impromptue ses fesses auraient déserté le cuir impeccablement ciré du tabouret américain auquel Barman tenait comme à tout ce qui chez lui témoignait de son amour aveugle pour l’Amérique, ses Saints et même ses Indiens, séminoles ou pas.

— Hé bé ya personne ! bavait le maire sans regarder derrière lui comme si devant se trouvait le quai d’amarrage. Sont tous là-bas. Trois heures de bagnole que je me suis tapées. Heureusement, il y en avait d’ouvert…

— Vont pas tarder à arriver… J’ai tout prêt.

— Tel que je te connais, Pierrot ! (Barman se prénommait Pierrot) Hé bé on va attendre et si ça suffit pas, on remettra ça pour trouver le temps long…

Sur cette parole définitive, il avala le contenu de son vert et aussitôt l’extraterrestre, qui était vert lui aussi, apparut. Marette, qui le connaissait de longue date (ils avaient beaucoup violé dans leur jeunesse), tenta de lui serrer la pince, mais il n’avait pas les bonnes lunettes et il dut se contenter d’une bise que l’extraterrestre déposa sur sa couperose avec une précision que s’il avait visé le cul à coup sûr il ne l’aurait pas manqué non plus. Barman mit du vert dans un autre verre, mais c’était un dérivé de l’industrie pétrolière, et l’extraterrestre l’absorba sans ressentir autre chose qu’une douce lubrification.

— Ils vont pas tarder, dit Marette qui reluquait le verre attribué par Barman à l’extraterrestre, car il y avait encore du vert dedans. (interrompu par Barman)

— Et encore… Vous savez pas tout…

— C’est eux qui le savent pas, avoua Marette dont les lèvres tapissaient l’acajou du zinc. Et quand ils le sauront, je serais mort, alors… (geste de détachement en même temps que de lassitude)

— C’est pas ce que je veux dire… fit Barman.

— Je sais bien que tu sais… Mais tu n’as jamais trahi un ami… Or (se tournant vers l’extraterrestre dont l’ouverture buccale avait verdi) Pierrot est mon ami !

— Vous savez, moi, les références littéraires… (l’extraterrestre avec un geste de nonchalance qui en disait long sur ce qu’il savait lui-même du passé de Louis Marette — Barman intervint)

— La littérature, on s’en fout. Ya belle lurette qu’on n’y pense plus.

— Mais vous y avez pensé… au moins une fois. (l’extraterrestre)

— Je dis pas non… fit Marette et ses fesses mordaient le cuir sous lui afin de ne pas se laisser entraîner par la chute qui le menaçait.

— Je disais ça comme ça, dit l’extraterrestre et il vida un deuxième verre, extrait de la connaissance que Barman avait acquise des choses que si on les avait sous la main on ne saurait toujours pas ce que c’est.

— Mais vous avez raison d’en parler, insista Marette. Moi-même j’insiste quand il faut insister. Il ne faut pas se contenter de ce qu’on sait déjà. Mais je ne sais plus où j’en étais la dernière fois…

— Onze… mais en quatre heures. (se tournant vers l’extraterrestre) Le temps ça compte aussi… Onze en cinq heures, c’est pas la même chose…

— Vous badinez ! s’écria l’alien.

— Pierrot badine beaucoup si la petite montre son… chut !

L’index de Marette barra ses lèvres violettes alors que la langue était verte, contraste faux mais ça intriguait toujours l’observateur de ses virées au pays du Liber Pater. L’extraterrestre rejoignit ce qui lui servait de lèvres et de langue à la fois pour dire qu’il comprenait et que même il était du même avis. Barman épongea. Il était nerveux. Il y aurait du monde. Et des conversations qui finiraient par s’envenimer. Il torchonna le combiné du téléphone. Il se voyait dedans, pas beau, mais tel qu’il était. Puis le torchon rejoignit l’éponge sous le tablier du comptoir, à l’endroit où son Colt 1911 (authentique) n’attendait que l’occasion de se montrer à la hauteur de ses origines et de ce qu’elles inspiraient à son désir de poésie classique. L’extraterrestre cliquetait, grinçait entre deux cliquetis et paraissait songeur chaque fois que Marette se suçait le doigt après l’avoir trempé dans la petite flaque verte que sa langue avait déposée sur le zinc (toujours en acajou). Barman, quelque peu irrité par le sans-gêne de l’édile, tirebouchonnait un coin de son tablier, incapable d’effacer cette trace écœurante mais signifiante. L’horloge murale, entre deux floraisons d’un laiton crasseux, indiquait presque midi et personne ne venait, ni dans la rue ni par les airs. Il craignait d’avoir trop anticipé et son esprit mesurait le déficit inévitable si on passait midi dans ces conditions inhumaines du coup.

— Des fois on fait de la musique, marmonna Marette qui n’en pouvait plus de sucer son doigt. Ça passe le temps… en attendant de le passer soi-même…

— Comme à la messe, dit Barman quelque peu dépité car le jukebox souffrait depuis deux semaines d’un mal de composant.

— Ya plus de disques dedans, dit Marette, mais ça marche quand même…

— Ça marche sans disques, précisa Barman. Mais ça marche plus…

— On se passera de musique, dit l’extraterrestre qui se léchait lui aussi un doigt mais il s’aperçut que ce n’était pas le bon et il en changea la douille, revissant aussitôt ce qui s’était dévissé en écoutant Marette parler de musique.

— Vous en avez toujours, ajouta-t-il après avoir vérifié le serrage.

— De la musique ? Puisqu’on vous dit qu’avec ou sans disque…

— Je parlais de la messe…

— Hé té qu’on y tient ! (réfléchissant) Mais des fois je me souviens plus de l’heure et…

— Vous arrivez en retard… ?

Marette acquiesça, exhibant sa mélancolie qu’il ne savait même pas d’où elle venait ni où elle allait. Mais il savait ce qu’elle était. Et ça le minait. Son menton tremblait bien plus que celui d’Abel Gance le jour de la fin du Monde « que si j’avais été là j’aurais fait comme eux ! » Pendant ce temps, que Marette et l’extraterrestre mettaient à profit pour évoquer de vieux souvenirs de guerre, Barman se demandait si Marette était lui aussi, comme Frank Chercos, un non-personnage. Le comte aurait du mal à reconstruire ce qu’il avait détruit si ça en faisait deux. Et Barman se prit à songer à un troisième, puis se félicita, dans le grand silence de son crâne, de ne pas lui mettre un nom, car il était déjà en train de s’angoisser à l’idée d’un quatrième et allez donc savoir où ça peut aller si on s’y laisse prendre, à ce jeu que le comte avait initié dans la seule intention, ou ambition, d’empoisonner l’existence des uns et des autres, c’’est-à-dire de nous. L’extraterrestre lui pinça le deltoïde droit.

— Vous êtes parti, mon vieux, dit-il en même temps mais il ne riait pas car le comportement de Barman l’avait réellement inquiété.

Barman lâcha le coin de son tablier et hésita entre l’éponge et le torchon. L’extraterrestre voyait clairement à quel point la situation de Barman (si on peut appeler ça comme ça) se compliquait et menaçait de mal se terminer. Comme il n’avait pas emporté de seringue, il sortit sa blague et l’ouvrit. Revenu, Barman fit non en secouant fébrilement sa main, laquelle étreignait une éponge vidée de sa substance. Marette, les yeux ronds comme un écolier à genoux au bord de l’estrade, observa sagement la confection du joint qui prit rapidement forme entre les doigts exercés de l’extraterrestre. Barman craqua une allumette. La fumée les environna, apaisante comme une caresse sur l’anus. Il était temps de rentrer chez soi. L’extraterrestre tendit le mégot, mais ses deux acolytes en refusèrent l’essai, car ils n’avaient jamais fumé ce genre d’expérience qu’ils remettaient, d’un commun accord, « à plus tard ». L’extraterrestre fila entre deux rideaux. La rue était toujours déserte. Midi sonna avec deux minutes d’avance dont Barman apprécia la justesse sur le cadran de sa montre numérique. Autre objet de sa contemporanéité finissante que Marette accueillit avec un hochement de tête qui en disait long, sans doute, mais pas assez. Puis une voix annonça la proximité d’une possible consommation. Barman et Marette tendirent leurs cous vers la porte d’entrée dont les vitres s’embuaient au fur et à mesure que la voix grossissait. Frank Chercos entra.

— Je leur ai dit, grogna-t-il à peine dedans et les rideaux exhalèrent leur odeur de tabac et d’haleines.

Il s’approcha du comptoir d’un pas décidé à ne pas reculer même en cas de nécessité.

— Ils ont bien failli m’écorcher tout vif, comme ce pauvre Halladj qui ne leur avait pourtant rien fait.

Marette craignit de subir un dégrisement plus rapide que d’habitude. Ses ongles pénétrèrent dans le cuir sous ses fesses, au grand dam de Barman qui en oublia la question, celle de l’effet produit sur la foule des spectateurs par la nouvelle que Frank Chercos leur avait balancée comme le cochon des Juifs d’Edgar Poe. Marette secoua son verre et Barman le transforma de nouveau en perroquet.

— Ils ne veulent pas quitter les lieux, continua le flic. J’en ai informé les pandores. C’est leur boulot… heu… la ruralité…

— Pas /quitter /lieux /arrgh ! (Barman, robinet, giclée verticale comme après le plaisir solitaire)

— Je comprends votre détresse, mon ami, convint Frank Chercos sans réclamer de quoi justifier sa présence sur le zinc d’acajou. Mais c’est ainsi. Ils attendent qu’Octave Cérastin lui-même confirme cette information dont ils doutent avec certitude. Mais le geôlier se fait prier. Et la porte reste close comme si elle n’allait jamais s’ouvrir, ce qui est un signe, convenez-en avec moi…

Marette y consentit sans autre résistance que celle de ses lèvres qui étaient soumises aux efforts que le perroquet exerçait sur leurs terminaisons nerveuses.

— Si je suis venu pour rien, regretta-t-il sans autre pudeur que cette paralysie, j’aurais encore fait du chemin pour rien…

— Comme la dernière fois qu’on le fait… théorisa Barman avec tristesse.

— Mais je ne suis pas encore… !

— Là ! Là ! Tout doux !

Frank Chercos chercha un coussin des yeux, histoires de caler l’échine de Marette qui se pliait, l’angle menaçant de finalement le jeter par terre où il se plaindrait de ne pas tomber plus bas.

— Je ferme pas à midi, dit Barman dont la tristesse confinait lentement au désespoir. J’ai des lentilles avec de la saucisse… et pas d’hier.

— Encore heureux !

Marette accepta une assiette pleine jusqu’aux oreilles, comme lui, mais en stable. La chaise jouait sous ses fesses et son dossier paraissait moins perpendiculaire qu’il en avait l’air de loin. Il avala une saucisse, enfourna une cuillère, et le vin lui redonna un peu de réalité, qu’il mit à profit pour écouter ce que radotait le flic alors qu’on venait de se passer d’un supplément d’apéro. Barman s’était assis un peu à l’écart, frottant son front brûlant alternativement avec le torchon et l’éponge. La rue était déserte et la boulangerie venait de baisser son lourd rideau métallique, lourd de sens s’entend. Et il en faisait du bruit, cet historique rideau qui avait connu la victoire de Dominique.

— Ça me fait une perte que je vais pas avoir assez du gueuleton des vaches pour rembourser ce que je dois à Ricard cœur de lion. (il secoua sa tête au seul bruissement de ses lèvres) Marette leva la sienne comme au vol de perdrix par-dessus les genets de son enfance. Frank Chercos accepta une louche de rab. Marette, cette fois plus que plein, car le vin lui montait « de haut en bas », refusa avec obséquiosité. Il avait sommeil, mais comme il craignait maintenant de ne plus savoir conduire, il se demanda par quel moyen, sans doute extraordinaire, il rentrerait chez lui, en Ukraine, et ça l’empêchait de fermer les yeux pour voir ce qu’il y avait dedans. Sa tête à lui aussi se balançait, plus frénétiquement, comme s’il allait la perdre et qu’il n’avait trouvé que ce moyen pour la conserver. Frank n’en appréciait pas moins la cuisine de Barman qui n’était pas marié. Il en vanta les plaisirs à plusieurs reprises, mais le cafetier ne se consolait pas.

— Il va mettre combien de temps à foutre le nez dehors ? rugit-il soudain.

Les deux autres l’interrogèrent du regard.

— Qui ? Qui ? Qui ? Octave, ce couillon d’Octave qui est jamais là quand on a besoin de lui !

— Je ne sais pas ce qui est prévu, dit Frank qui immobilisa sa cuillère. Je ne suis pas du métier. Je veux dire que ce n’est pas le mien.

— Vous avez pas un passe-droit ?

— Pas même ça !

— Moi j’en ai quelques-uns…

— Mais ils sont pas droits !

L’atmosphère se détendait doucement, sans la présence de Raymonde, qui n’est pas un personnage du présent roman, ni un non-personnage, ni rien qui y ressemble. Marette se montra curieux :

— Je vous ai vu arriver hier, dit-il à Frank. Vous avez couché où ?

Frank sourit. Deux infos en une. Le Marette était bien renseigné. Et il voulait en savoir plus. Pourquoi ? Pour rien. Comme ça. Histoire de. De quoi ? De rien, je vous dis !

— Ne me dites pas que vous l’ignorez…

— J’arrive ce matin… Comment voulez-vous que…

— J’ai dormi chez les Vermort.

— Pas seul, badina Barman en se tenant le nez.

— Ça ne me regarde pas, fit Marette.

— Fabrice… le comte… nous a quitté vers neuf heures… Il est allé se coucher… en prévision de ce matin… vous comprenez ? Nous sommes restés, la comtesse et moi, à papoter dans son petit salon égyptien…

— Vous avez couché avec la comtesse ! (admiration sans borne de l’édile qui s’éveille)

— Que non ! s’écria Barman. La comtesse couche toute seule. Depuis des ans.

— Alors qui… ?

— Vous la connaissez pas, monsieur le Maire. La confondez donc pas…

— Mais je ne confonds rien… ni personne… Je disais ça comme j’aurais dit…

— Oui, oui. Nous étions trois. Mais vous ne la connaissez pas, bien qu’elle soit d’ici et qu’elle s’y soit fait remarquer…

— Elle était bien jeune et bien jolie à cette époque… Et moi aussi j’étais bien jeune…

— Mais pas joli ! Je te connaissais toi. Mais alors celle-là…

— Elle t’est passé dans la mire sans que tu la vois…

— La transparence de certaines femmes… J’ai lu ça dans Saint-Ex.

— Ou dans Restif.

— Messieurs ! Messieurs ! Je parlais sérieusement…

— Continuez, continuez.

 

Frank y avait pensé toute la nuit, à la façon de reconstruire le récit de cette soirée, moins les moments de pur plaisir partagé avec la Rouquine qui avait emprunté le balcon pour le rejoindre dans son lit. Furtivité qui n’avait sans doute pas échappé à la comtesse, et lui avait peut-être inspiré le désir dont Fabrice la privait depuis que Ben Balada avait fait irruption dans leur existence et que Lazare en avait conçu une exigence péremptoire comme un poème de Mallarmé, lequel avait été interrompu par une décision de justice aussi juste que parfaitement ignominieuse. Tout était aussi parfaitement clair aujourd’hui, mais à l’époque, à l’époque de l’enquête (menée par Frank) et du procès (défendu par un certain Roger Russel du côté des Vermort et attaqué par un autre raté des mathématiques), cette histoire avait assombri la tranquillité de ces esprits jusque-là occupés, l’un à gérer un domaine sans en éviter le déclin, celle-là à rechercher les petits plaisirs à la place des grands trop chers en ambition, celui-là enfin conquis par la promesse du futur et l’autre, ravi de provoquer autant de haine et d’amour à la fois, je vous laisse la tâche délicate de retrouver ces personnages dans cette petite série descriptive, totale mais non point aussi profonde que ce qui va suivre — pensa Frank Chercos en avalant le dernier morceau de pain, ayant saucé bien au fond et sur les bords de l’assiette qui invitait pourtant au chabròl.

 

 

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