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Le Morio (Patrick Cintas)
La tache (nouvelle)

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 Article publié le 5 février 2023.

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Je pouvais voir la camionnette. Ma fenêtre se situe au-dessus du Papagayo. J’ai vendu le local à Germán López Moreno deux ans après la mort de ma mère. J’ai conservé l’appartement. Trois pièces sans compter le débarras du patio, au rez-de-chaussée que je partage avec le nouveau propriétaire du café. Il est marié à une Moreno Gálvez. Ils ont, si j’ai bien compté, trois enfants dont une fille qui a l’âge de la mienne. Mais Lucía ne vit pas avec moi. Ni avec sa mère d’ailleurs. Je crois qu’elle est en pension dans le Nord, mais je ne saurais vous dire si c’est à Zaragoza. Je vis seul. Ce qui ne veut pas dire que je ne sais plus rien de l’amour. Loin de là ! Mais je ne suis pas devenu marica. Je l’étais déjà avant le divorce et, si vous voulez tout savoir, avant le mariage et même du temps du collège. Depuis longtemps je caressais ma queue en pensant qu’elle appartenait à quelqu’un d’autre. Mais ceci est hors sujet, n’est-ce pas ? Vous m’interrogez sur ce que je sais parce que je l’ai vu. Je la voyais tous les jours, la camionnette. Pedro était au volant. Alba en descendait, elle entrait au Papagayo et en ressortait avec une bouteille de l’anisette maison. Une anisette à base d’anéthol. Puis elle remontait dans la camionnette et je les voyais s’éloigner puis disparaître sur la place, derrière le monument. Je vais rarement de ce côté-là. Je n’ai rien à y faire. À vrai dire, je ne m’aventure pas trop. Je ne crains pas le cambrioleur ni la mauvaise langue. Je sors pour m’approvisionner, quoique depuis quelque temps la femme de la tienda fait livrer par Pedro. Il laisse le cageot au Papagayo. Ainsi, j’en dispose facilement. J’en profite pour remonter une bouteille. Là-haut, comme je dis, je suis chez moi. Personne pour en savoir plus. Je lis et je regarde la télé. Avec un casque pour écouter afin qu’ils ne puissent pas entendre. Mais ce n’est pas le genre de chose que vous voulez savoir. Vous n’êtes pas venu de si loin pour entendre ce que j’ai à dire chaque fois qu’on m’invite à parler d’autre chose. Et c’est cette autre chose qui vous amène. Je ne sais pas si vous avez l’habitude d’entendre ce que les gens ont à dire. Je suppose que vous écoutez et qu’au fur et à mesure de la conversation, si on peut appeler ça une conversation, vous isolez le vrai du faux, car ce que j’ai à dire vous paraît faux. Le vrai se cache dedans. Tout ce qui n’est pas vrai est faux. Vous vous simplifiez la vie ainsi. Vous prenez ce que vous êtes venu chercher et le reste vous le qualifiez de faux pour ne pas dire inutile. J’avais un père comme ça. Je ne l’ai pas connu longtemps, mais il était comme ça. Comme vous. Il posait des questions pour trouver de quoi nourrir sa curiosité et par conséquent son imagination. Le reste, autrement dit ce que j’étais, et ce que je suis encore, ne l’intéressait pas et on voyait bien que pour lui c’était faux. Un tas de gens sont comme ça. Comme vous. Ils disent : Qu’est-ce que vous savez de Untel ? Et vous dites ce que vous savez, rien de plus, sauf que vous glissez dans votre propos deux ou trois choses que votre inquisiteur ne sait pas uniquement parce qu’il n’est pas venu pour ça. Or, vous arrivez un dimanche après-midi, à bord d’une voiture milieu de gamme que vous garez sous les orangers en face du Papagayo. On ne vous connaît pas. Vous n’avez pas une tronche de touriste. Votre peau témoigne de votre appartenance à cette terre. Vous ne venez pas de loin. Peut-être la vallée du río Grande, là où se jette le Chico. Je ne suis pas le seul à reconnaître cette rousseur. La calvitie vous guette depuis si longtemps que vous vous en fichez, mais les éphélides trahissent vos origines. Les uns disent berbères, les autres wisigothes. Ça dépend du rapport qu’on entretient avec sa propre race. Un exemple : cette Ukrainienne, que vous connaissez maintenant aussi bien que moi, n’a pas une goutte de sang d’ici. Son premier époux en avait. Et le gosse que vous voyez jouer sur la place, il en a lui aussi. J’ignore à quel point, mais il en a. Tandis que sa petite sœur (je ne sais toujours pas comment elle s’appelle) n’est pas d’ici, comme sa mère. Ça fait deux enfants qui jouent devant le Papagayo. L’été, une fille de leur âge, ou peu s’en faut, joue avec eux. Avec ou sans lien avec cette terre. Pedro, à ma connaissance, mais vous me direz si je me trompe ou vous ne direz rien si ça ne me regarde pas, Pedro ne s’en est jamais approché. Mais vous avez raison : ce n’est pas l’envie qui lui manque. Qui ne le sait pas ici ? Pourtant Alba, qui est la tante des petits étrangers dont je vous parle, le fréquente avec sans doute quelques idées d’avenir dans la tête. Il n’y a pas de femme sans ce genre d’idées. Elle reçoit souvent les enfants, ce qui explique leur présence, car ils ne vivent pas ici. Vous savez où ils vivent. Vous savez aussi un tas de choses sur la fille qu’on ne voit que l’été. Je ne crois pas qu’on en sache autant que vous. Nous avons des enfants nous aussi. Mais ne me demandez pas combien, sans compter ma propre fille qui, comme je vous l’ai dit… Alba en sait autant que nous sur ce qui retient Pedro ici. Peut-être veut-elle le sauver de ce qu’il faut bien appeler une malédiction. Mon homosexualité n’en est pas une, quoiqu’en pense les autres. D’ailleurs je ne fréquente pas les hommes. J’en rêve. Et je deviens ivrogne, vous le savez, on vous l’a dit, on vous a prévenu, ne dites pas le contraire. Alors non je n’avais jamais vu Pedro s’approcher d’un enfant. Tenez compte que je n’ai que cette fenêtre. Et que je n’y suis pas tout le temps, même derrière le rideau. Alba est belle et sait monter à cheval. Elle sait s’habiller en fonction de chaque circonstance. Je ne peux pas en dire autant. On ne me voit pas changer. À part sans doute cette trogne qui ne me quitte pas ! Ah ! Ah ! Ah ! Je vois que ça vous amuse. Notre sang explique les ressemblances, même aussi discrètes qu’un détail. C’était hier. Je vous ai appelé ce matin parce que je me doutais que ça pouvait vous intéresser. Alba revenait, une fois de plus, avec les enfants, sur un Piaggio, les deux filles avec elle et derrière le garçon pédalait sur une bécane d’un autre temps. Quand ça arrive, ils entrent au Papagayo pour acheter des friandises. Ici, pas un commerce ne prive le chaland de cet étalage de friandises. Le Papagayo ne fait pas exception à cette règle. Vous entrez chez le boulanger et vous tombez sur un présentoir où s’exposent mille pochettes bariolées dont les parfums traversent l’emballage. Pareil chez le marchand de journaux et même quelquefois chez le particulier qui arrondit ainsi ses fins de mois, comme on dit. Mais vous le savez déjà et ce que vous voulez savoir, c’est ce qui s’est passé et si Pedro était là et comment ça s’est fini. Il était entré au Papagayo pour y consommer une glace et le voilà léchant et reléchant, toujours la langue dehors et le regard vers la porte d’entrée car il avait entendu le Piaggio puis les voix des enfants qui commençaient déjà à troubler notre tranquillité ensoleillée, trop ensoleillée. Alba est entrée sans les enfants. Elle avait vu la camionnette dehors, sous les orangers. Et le garçon s’était juché sur une aile pour cueillir une orange. Il ne savait pas qu’elle était amère. Les fillettes riaient de le voir grimacer. Alba ressortit pour leur demander de respecter notre tranquillité. On les entendait encore, mais comme s’ils parlaient dans un mouchoir. Leurs trépignements avaient cessé cependant. Alba est entrée à nouveau. Elle regarda Pedro qui attendait. Il était là, visiblement, pour attendre. Ce matin, il avait amené Alba de l’autre côté où habitent ces enfants, deux à demeure car ils sont réfugiés et l’autre, la fille de l’été. Alba est revenue avec ce Piaggio qui appartient bien à quelqu’un mais on n’en sait pas plus, en tout cas il ne lui appartient pas, ça se saurait. Elle revient avec les enfants, s’arrête au Papagayo pour acheter des friandises et Pedro est ailleurs, au travail peut-être, ou occupé à autre chose. Or, hier matin, Pedro l’attendait. Il léchait sa pistache glacée. Elle s’est arrêtée un instant, puis elle est venue s’asseoir à sa table. Elle froissait des emballages dans ses jolies mains de femme du monde. Non, je n’étais pas là-haut ! Si je vous raconte ça, ce n’est pas parce qu’on me l’a raconté. J’y étais. Je n’avais pas prévu de m’asseoir pour consommer. Je revenais de quelque part, mais je suppose que vous ne voulez pas savoir d’où. J’étais déjà là quand elle est entrée. J’y étais parce que quand je suis entré moi-même, Pedro consommait un cornet de glace. Il était assis à une table et, le coude dessus, il léchait, ni l’air ravi ni autre chose, regardant la porte par où je venais d’entrer et forcément nos regards se sont croisés et il a lu dans le mien que je me demandais ce qu’il foutait là. J’ai continué d’entrer pour ne pas avoir l’air d’en savoir plus. Et comme cette histoire me titillait l’esprit, je me suis assis sur un tabouret face au comptoir. Je ne le fais jamais d’ordinaire, mais le patron ne s’en est pas étonné. Je ne sais pas ce qui l’étonnera un jour celui-là. D’un coup de menton, il m’a fait savoir qu’il attendait que je m’exprime, des fois que je ne sois pas venu pour consommer, car il ne m’a jamais vu demander autre chose qu’une bouteille d’anisette, de celles qu’il fabrique lui-même pour la moitié du prix d’un Machaquito et il sait qu’elle le vaut. J’ai dit « Un chocolat » et il m’a servi une de ces canettes de verre qui contient du lait chocolaté. Il l’a sortie de la glacière qui ressemble à l’entrée d’un passage secret juste dessous l’étalage de flacons divers et variés comme on s’attend à les retrouver chaque fois que le hasard ou autre chose vous met les pieds dans un café. Le verre aussi était gelé. Il faut dire que le Mohammed, comme on l’appelle ici, ne se privait pas de calciner tout ce qui existe à la surface de cette terre qu’il faut creuser pour trouver de l’ombre. J’ai décapsulé (dites-moi si ce que je vous raconte vous intéresse ou pas) la canette et j’ai versé le liquide dans le verre givré. C’était bon, avec cette chaleur. Le patron devait savoir qu’enfant j’adorais cette boisson, plus que les autres. Il venait de m’infantiliser. C’était la première fois. Il était retourné à son évier et du coin de l’œil examinait la scène que Pedro travaillait à coups de langue. Peut-être ne l’avait-il jamais vu lécher une glace. Il l’avait peut-être infantilisé. Qui sait à quoi un hôte soumet ses invités s’il en a une idée pas conforme aux siennes ? Je me posais ces questions, mais je suppose que vous préférez que j’en vienne à ce qui vous amène parce que je vous ai appelé. Je ne vous ai pas remercié d’être venu, mais remercie-t-on un flic, même si on l’a appelé ? Ainsi, Alba est entrée et comme je l’ai dit, elle s’est assise à la place qu’occupait Pedro avant que moi-même j’entre en scène, si je peux m’exprimer ainsi. Elle suait. Elle venait de traverser je ne sais combien de distance sous ce soleil qui détruit tout ce qui ne lui ressemble pas. Elle avait défait son foulard et maintenant ses cheveux, d’un beau rouge comme aurait pu être les vôtres si vous n’étiez pas sujet à une calvitie qui vous dévore depuis le haut du crâne jusqu’aux oreilles. Ils se sont mis à parler. Le patron me jeta un bref regard quand ils ont commencé à parler. Je crois que c’est elle qui a commencé. Logique si on sait qu’elle ne s’attendait pas à le trouver ici alors qu’il était censé être ailleurs, alors que le patron, comme moi-même, avait l’habitude de la voir entrer avec les enfants, le samedi en fin d’après-midi et avait alors lieu un désordre de sens et de paroles qu’il tentait toujours de réduire au silence de sa tête de mule. Or, cette fois, Pedro était là et elle lui demandait ce qu’il y faisait. Je ne peux pas vous affirmer que c’est ainsi que leur conversation a commencé. Mais il n’y a pas d’autre solution. C’est elle qui commence parce que de son point de vue quelque chose a changé. Lui ne commence pas parce qu’il était en attente. Il savait qu’elle allait entrer et elle ignorait qu’il serait là. Moi-même je me trouvais là parce que je l’avais décidé, contre mes habitudes, même le lait chocolaté il y avait longtemps qu’il était sorti de ma tête ! Comment le patron connaissait-il ce détail de mon existence secrète ? Il n’existait pas encore à l’époque où mon père m’accompagnait dans ce même café, qui appartenait à ma mère, pour m’inviter à consommer un lait chocolaté bien glacé comme il faut et ma mère, qui tenait cet établissement avec une conscience de châtelaine, me servait comme si j’étais un client et elle posait devant mon père une copita toute laiteuse où flottait une feuille de menthe. Mais les bruits courent, les amis, et quand ils ne courent plus, on en parle plus savamment. Je ne sais pas ce que Pedro a répondu à Alba. Les enfants ont fait irruption au moment où elle achevait sa réplique qui n’en était peut-être pas une si elle avait commencé, je suis d’accord avec vous sur ce point. Les enfants se sont approchés et Pedro leur a adressé un sourire. Il a souri à la petite sœur du garçon plus qu’à l’autre fille qui léchait elle aussi quelque chose mais ce n’était pas une glace, autre chose mais je ne saurais vous dire quoi. Vous connaissez le soldat Chvéïk ? Bref, le patron a commencé par briser un verre qui est tombé à ses pieds. Tout le monde s’est tourné vers lui. Il s’est excusé puis a disparu derrière le comptoir et on a entendu les morceaux de verre s’entrechoquer et une pelle racler le plancher puis il s’est précipité, le mot n’est pas exagéré, derrière un rideau qui cache l’endroit où sont stockées des piles de cageots. Il est revenu sans la pelle. Les enfants étaient disposés devant le présentoir à friandises qui jouxte le bahut des glaces au-dessus duquel on peut choisir, il suffit de montrer avec le doigt. Alba, ayant pivoté sur sa chaise, fit signe que non. La plus grande des filles dit un « ¿Que no ? » sans accent étranger et la petite sœur du garçon tapa du pied. Le garçon avait bien tenté de chouraver un sachet de pois chiches grillés, mais le bruit qu’avait produit l’emballage avait alerté Alba et elle avait fait « ¡Que no ! » et le patron était revenu. On n’en savait pas plus à ce moment-là, sinon qu’Alba était fort irritée et le patron, qui n’avait pas assisté à la tentative de vol par le garçon, sut que cette irritation était provoquée par le comportement de Pedro pour l’instant à l’égard d’Alba. Pedro acheva son cornet et se leva. Il ne paraissait pas contrarié. Il essuya ses grasses lèvres dans un mouchoir, ce qui étonna le patron qui usait lui-même de ses manches, si jamais il ne les avait pas retroussées. Alba ne se leva pas, ce qui n’étonna personne. Non seulement elle était femme, mais ce n’était pas n’importe quelle femme. Le sang explique bien des choses ici-bas, mon bon monsieur. Voici les enfants contrariés pour une raison, Alba irritée pour une autre, le patron moins distrait relativement au verre qu’il torchonne au-dessus de l’évier, et moi-même je ne parviens pas à achever mon verre de substance enfantine malgré la nostalgie qui s’est emparée de moi. Pedro caresse encore le visage poupon de la fillette, adresse un regard d’admiration à la fille et un clin d’œil au garçon qui rougit comme je l’aurais fait moi-même si ces yeux m’avaient bercé d’illusion. En tout ceci, il n’y eut pas la possibilité de retenir un dialogue, alors qu’il eut lieu, entre Alba et Pedro, le patron et moi-même étions silencieux comme des momies, et les enfants s’agitaient à mi-voix. Je ne peux pas vous dire ce que j’ai entendu, car je n’ai rien entendu. Mais il y eut conversation et tout ce que je vous ai dit. Alba m’a regardé sans insister. Nous ne nous connaissons que de vue. Et puis je n’appartiens pas à son monde. Pedro non plus d’ailleurs, mais il a une camionnette. De quoi avaient-ils parlé ? Qu’est-ce qui avait soumis Alba à une espèce de colère rentrée ? Et pourquoi Pedro paraissait-il si calme ? On peut expliquer l’attitude des enfants par leur attente : Pedro était susceptible d’accéder à leur désir. Il avait en effet une main dans sa poche. Et sa main s’agitait. Cependant, on n’entendait pas les pièces cliqueter. Et la main ne sortait pas de la poche. Et Pedro ne se décidait pas à partir. On aurait dit qu’il avait l’intention de faire bisquer les enfants jusqu’à ce que la salive du désir leur vienne à la bouche. Le présentoir à friandises se reflétait dans les verres de ses lunettes de soleil. Il se raidissait étrangement, vous comprenez ? Et quand enfin il se détendit, j’ai bien vu la tache que ça faisait au niveau de la poche. Alba ne pouvait pas voir. Elle tournait le dos à la scène. Elle ne l’a pas vu sortir, mais elle a su à un moment donné qu’il était sorti et, se levant enfin, elle s’approcha du présentoir, toute souriante maintenant, plus belle que jamais, et le garçon fut le premier à extraire une friandise qui le rendit tout joyeux, comme s’il venait de gagner après avoir perdu.

 

 

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