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Article publié le 29 octobre 2023. oOo Quatre poèmes marchent à la queue-leu-leu Sur un chemin poudreux C’est ça Ce n’est que cela Etalé dans l’effroi Affalé dans un buisson de ronces vives Sigurd se débat
Tu m’as souri depuis l’autre rive Un bac t’attendait Pour t’emmener sur l’autre rive
Ici, tu sais, ce n’est que Poudre de laine vierge Copeaux de bois tendre Du peuplier à ce qu’il semble Limaille de fer grisâtre Et veinules de rouille déjà Composent le sol agile Où l’escampette est reine
L’aiguillon émoussé des rêves La battée dans la baratte La roue du moulin Dans les eaux noueuses Rythmes, rythmes se débattent Dans le bleu des eaux Enfant lance sa pierre Enfant ricoche sur l’eau Messager des songes
Ton sourire m’est devenu souci C’est venu tout d’un coup A travers la vitre Je me serrais contre toi Dans la serre chaude Lorsque ton image surgie de dehors la serre Alla se fracasser contre la vitre Où es-tu, dis-moi !
Tout cela dans le peauême recomposé De milliers d’instants secourables N’existe qu’entre des lignes parallèles A des songes pareils à des chablis pourris Jonchant l’humus de la forêt Grouillante de vie
C’est que nous n’aimons pas la fixité torve des images Ni leur soi-disant remue-ménage Image fixe implose Image impose Ses saveurs sucrées Sur le palais doux-amer De tes paroles inspirées
Lettres en instance de divorce D’avec la pluie Que mes doigts saignent Sous la plume
Douce insistance de tes doigts Ils tapotent doucement à la porte de ma chambre Un rythme à trois temps Le froid est si vif La nuit pleine d’étoiles
Assignée à résidence Dans l’instant Tu te débats avec les étoiles Qui taquinent la pointe de tes seins
Mais le vieux poêle de faïence bleue ronronne Et braises gaiement rougeoient
Les quatre fers en l’air du cheval en bois Résonnent sur l’asphalte moqueur Du ciel grisonnant
Grisaille envolée Convole avec les mouettes rieuses Emporte au loin la lettre scellée
Passe un pingouin de la neige plein les yeux Y circulent, furtifs terriblement, des traînées de poudre blanche Laitance bleue de quelque follet en mal de compagnie Lignes noires en réseaux filandreux s’enchevêtrent Divines résonances !
Une roue de bicyclette esseulée grince dans le bleu Marcel s’en émeut Le Déficit des Années Antérieures En fait tout un poème
La page jaunie d’un livre oublié Le marque-page de la page la poursuit sans relâche Un bateau-mouche et sa toile d’araignée Passe sous le pont des soupirs La tour Eiffel danse la gigue sous les crachats des passants Un géant aussi grand qu’elle montre ses muscles à la lune De ses rayons blancs, elle s’emploie à caresser rudement La nuque du géant débonnaire Le bougre enlace la tour Eiffel en pamoison déjà S’en suit un vacarme de chair et de fer Ah singulière copulation ! A la fête se joint un essaim de naïades Qui s’en vont plonger dans les eaux usées de la Seine La scène n’est pas filmée Il s’en faudrait de peu Pour qu’elle n’existât pas Le moins du monde Mais, mais les mots s’accrochent de toute leur force A ce semblant de néant Prolixité du vide Fait chair !
Les arbres bleuissent Les eaux rougissent Les femmes rugissent
Je te connais par corps, Tu sais
Dans les œufs, dans les yeux Les langues du monde se mettent à danser la valse J’envoie valser les cieux Je balance des assiettes A la gueule des invités Et les œufs mollets deviennent des yeux perçants
Un cri déchire l’espace du poème
Jean-Michel Guyot 16 octobre 2023
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