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Article publié le 3 décembre 2023. oOo A Paris, Place de l’Opéra Un matin de printemps
Gisèle au balcon vocalise En compagnie de quelques tourtereaux Qui fientent gaiement
Sur la corniche Un cornichon replet Se dandine fièrement
Il doit être russe Se dit Gisèle Esclave de ses lèvres charnues
Comment résister plus longtemps A ce fringant molosse Qui a baigné dans son jus ?
En croqueuse émérite La voilà qui se rue Sur le mâle Au sol Désormais
Ah mais rude la chute Sans gravité Aucune !
Calé entre ses deux nichons Ce cornichon de cornichon boudiné à souhait Rend de bon cœur les armes Sous les dents acérées De notre Gisèle Nationale
Oh douce-amère L’étreinte buccale-cannibale ! Le croquant en gémit d’aise La place tout entière en tremble Pour un peu Si dieu existait On entonnerait Un chant funèbre A la gloire de l’étourdi colosse
Comme toujours La police arrive trop tard Le corps du délit a disparu Ne reste plus qu’une masse indistincte de chair molle Aux allures de blob rose Au beau milieu de cette flaque de chair On distingue un vague sourire Et puis plus rien
Plus rien qu’une pluie fine Qui devise fièrement avec l’asphalte luisant Encore un printemps pourri ! Maugrée l’agent Venu constater les dégâts Qui n’en sont pas
Passe par là un clodo Qui demande T’aurais pas un cure-dents ? Mais, c’est Gisèle, Nom de dieu ! Ah nous voilà bien !
Jean-Michel Guyot 16 novembre 2023
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