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![]() oOo LE DÉCLIN Mon âme est malade de tant de tourments existentiels. L’incompréhension de l’altérité, de l’extériorité, me brise le peu de substance vitale qu’il me reste encore. Comment faire comprendre au monde entier que l’existence que nous menons ne vaut pas la peine d’être vécue ? Il est impossible de le faire comprendre.
L’aggravation du sentiment d’inexistence que l’on ressent à chaque instant, à chaque bouffée d’air qui emplit nos poumons, résonne dans nos cerveaux pour plus de solitude, malheureuse et misérable. A quel moment devient- on misérable ? Peut-être lorsque le monde nous a abandonné devant tant d’incompréhension, peut-être quand notre corps ne sent même plus qu’il est corps, peut-être quand notre esprit déclinant rejoint les gouffres du non-sens, peut-être quand les limites entre ce qui est soi et ce qui ne l’est pas n’existent déjà plus, enfin peut-être lorsque notre essence intime se répand hors de notre cerveau tel un poison méconnu de tout homme. « Essayez de comprendre ! » dit-elle coléreuse. « Essayez de comprendre ! » dit-elle suppliante. « Essayez de comprendre ! » dit-elle désespérée. Puis un jour, elle ne parla plus. A quoi bon parler ? Elle se retira hors du monde où l’incompréhension n’existait même plus puisque l’homme ne connaissait même pas cet au-delà de l’âme et du corps, pourtant bien réel. L’autre monde, le monde-autre, celui qu’elle avait rejoint un soir, celui d’où elle n’émergerait plus jamais : les issues n’existent pas toujours. Je m’étais réveillée, pourtant le cauchemar ne s’arrêta pas. Il ne s’arrêtera jamais. Tant pis… |
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