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Les Pyjamas
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 Article publié le 20 mai 2005.

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"... jour... réveille ! ... douche à la Bétadine... allez ! "

Hein ? Quoi ? Qu’est-ce qu’y a ? Qu’est-ce qui s’passe ? Où on est ? Ah ! Hôpital ! Oui. Quoi  ? Douche Bétadine ? Hein ? Quelle heure il est ? Sept heures et demie ? Trop tôt. Dormir encore. Douche ? Maintenant ? Non. Sommeil. Pas envie. Déjà prise hier soir. Pas la peine. Propre. Quoique non. En nage. Toute humide. Ah ! Mon Dieu ! Quelle nuit ! Douche à la Bétadine ? Oui. Compris. Doucement. Pas la peine crier comme ça. Ça résonne. Complètement droguée.

Se réveiller. Oui. Doucement. Ouvrir les yeux. Aïe ! S’étirer. Oui. Doucement. S’asseoir. Oui. Oui. Difficile. Se lever. Complètement droguée.

Se lever. Voilà ça y est. Doucement. Peur de tomber. Voilà. Salle de bains. Toilettes. Attention pas s’asseoir à côté. Mum ! Pipi. Ça fait du bien. Douche. Voilà. Douche sans bac. Pas de marche. Tant mieux. Plus facile. Plein de place. Pas se cogner. Allez ! Douche. Courage. Régler l’eau. Voilà.

Ah ! De l’eau bien tiède ! Mum ! C’est bon quand même ! Ça fait du bien l’eau tiède. Laver les cauchemars. Chasser la transpiration. Réveiller la tête. Oui. C’est bon. Mais la Bétadine pas envie. Ça brûle la peau.

T’aurais dû la zapper hier soir, la maudite Bétadine ! T’aurais gagné un tour ! Ni vu ni connu. Elle est pas venue vérifier. Encore un peu plus chaude l’eau. Là. Ça fait du bien. Mais c’est comme ça ici, tu obéis. Tu te sens obligée, surveillée, jamais tranquille. C’est comme pour les calmants. T’es complètement droguée, mais valait mieux les prendre quand même. Après tout, t’es pas là pour t’amuser Lola ! Ils vont t’ouvrir le ventre, faudrait pas l’oublier, alors les calmants, si tu les avais pas pris, peut-être qu’après, pour l’anesthésie t’aurais eu des problèmes. C’est un peu comme une prison ici, mais volontaire. C’est pour ton bien. Oh ! Oui ! Sur la colonne vertébrale l’eau bien chaude ! Là comme ça, ça fait du bien.

Quelle nuit ! Trempée de sueur t’étais, avec toutes ces saloperies de médicaments ! Complètement droguée. "Prenez ça, c’est pour vous détendre, pour que vous passiez une bonne nuit "elle avait trompeté la menteuse. Tu parles ! Pas la peine de te réveiller pour ça ! T’étais calme, détendue, partie pour passer une bonne nuit, tu glissais, tu glissais, tu piquais du nez sur ton bouquin... Te réveiller pour te faire dormir ! Quels obsédés du produit chimique dans ces hôpitaux ! Enfin ! Inutile de négocier. De vrais gardes-chiourme ! Avalées à contrecœur leurs saloperies. Après t’étais contrariée et voilà, plus moyen de te rendormir. Et puis après, trou noir. Comme un coup sur la tête et bonjour les cauchemars ! Complètement droguée.

Bon alors, faut vraiment la mettre cette Bétadine ? T’as la peau qui tire encore d’hier soir ! Oui ! Oui ! Sois sérieuse Solana, attention aux microbes ! Vaut mieux la peau toute sèche qu’une infection. T’as pas l’air de réaliser pourquoi t’es là ! Et qu’est-ce qui arriverait à tes bouts d’choux si t’avais des complications ? Pauvres pitchounes qui t’attendent avec impatience ! Allez ! C’est pas l’hôtel ici ! Réveille-toi ! Tu veux une jolie cicatrice, non ? Oh ! Oui, oui ! Une jolie cicatrice, c’est important, que vous puissiez profiter de la plage ! C’est bientôt l’été. Quel intérêt d’habiter ici si tu peux même pas aller te baigner l’été ? Allez ! Tu ouvres le flacon. Tu verses le liquide dans tes mains. La même odeur qu’hier soir, agressive, irritante. La même couleur marron foncé. T’as qu’à te badigeonner seulement de l’estomac aux genoux. T’épargnes le haut du corps et les mollets. Tu crois que tu vas rester toute marron après  ? Non, ça mousse blanc, comme un vrai savon. Le marron il se barre sur le carrelage gris du sol, et hop ! Dans le trou. Tant mieux. Il reste juste l’odeur. Odeur d’enfance, d’armoire à pharmacie familiale, de bobos, de pansements, de plaies vite cicatrisées. Ah ! Si toutes les plaies d’enfance cicatrisaient aussi vite ! C’est peut-être pour ça que tu devais revenir sur cette côte humide, les mauvais souvenirs à conjurer.

Quand même quelle nuit t’as passée ! Veille paradoxale ? Sommeil halluciné ? Comment dire  ? Ronde de cauchemars trop réels. Assommoir chimique. Conscience artificielle... Complètement droguée. Les cauchemars te réveillaient. Tu essayais de te rendormir, mais tu rêvais que tu ne pouvais pas. T’étais réveillée mais tu devais dormir puisque t’avais des cauchemars, pourtant tu savais que tu ne pouvais pas dormir et tu réfléchissais au moyen de te reposer enfin sans ces hallucinations qui sans cesse t’éveillaient... Bref ! Tu ne savais plus du tout où t’en étais et ce que tu sais, c’est que maintenant t’es épuisée et que cette maudite douche à la Bétadine, faudrait voir à pas t’endormir dessous. Complètement droguée.

Allez ça va. Tu coupes l’eau. La serviette. Voilà. "Je vous opérerai vers neuf heures trente, comme ça, on ne vous réveillera pas trop tôt, vous pourrez vous reposer "il avait dit ton petit chirurgien, tout sourire, avec sa bouille toute rose et toute ronde de grand poupon dégingandé. Il se marre tout le temps aussi celui-là, toujours à plaisanter ! T’aurais pas dû le croire ! Te reposer. Oui ! T’aimerais bien te reposer !

Allez zou ! Au lit ! T’as des frissons. Vite. Courir presque dans la chambre. Sauter presque dans le lit. Quel bonheur ! Huit heures dix. Encore plus d’une heure devant toi. Tu vas enfin pouvoir te reposer pour de vrai, maintenant que les effets de ces maudits calmants sont lavés. Quel plaisir ! Tu es toute fraîche, toute propre et Morphée en personne va s’occuper de toi ! Ça va être divin de vraiment dormir ! Tu comprends pourquoi ils t’ont réveillée à sept heures trente : pour que tu puisses te rendormir jusqu’à neuf heures et demie. Volupté subtile, raffinement que tu ne les croyais pas capables d’imaginer avec leurs médicaments et leurs maudits calmants. Hi ! Hi ! Hi ! Tu peux bien rigoler ma vieille, t’es quand même droguée. Drog... compl... d... gu...ée...

...

Ah ! Non ! La voilà qui revient avec ses maudits comprimés ! Non, pitié, pas ça ! Non, vraiment merci. C’est pas la peine. J’en veux pas. Ça me rend malade. Oui, oui. On est obligé. Faut s’exécuter. Bien sûr. Le docteur qui l’a dit. Inflexible elle est. Mais oui bouffie !

Quand même ! Tu les supportes pas ces calmants ! Ça te donne des hallucinations ! Ça t’empêche de dormir ! C’est pas difficile à comprendre ! Quelle horreur ! Tu vas replonger dans la ronde des cauchemars. Toi qui détestes les médicaments ! Même un Efferalgan tu refuses de le prendre, tu préfères avoir mal. Alors là, bravo  ! Ils vont te foutre des années d’homéopathie en l’air avec leurs cochonneries. Complètement droguée oui ! Tu commences à te demander dans quel état tu vas te réveiller de l’anesthésie si ça commence comme ça, si droguée, compl... drog...

...

Quoi ? Encore elle ! Alors là non ! Ça commence à bien faire ! Elle va pas te persécuter toute la matinée celle-là ! Elle a pas autre chose à faire ? Elle est payée pour empêcher les gens de dormir ou quoi ? T’affole pas Solana, c’est pas la même mais une de la même engeance. Même race d’emmerdeuse. Hein, qu’est-ce qu’elle veut ? Ben voyons ! Sauter sur son chariot. C’est une rigolote ! Est-ce que t’as la tête de quelqu’un qu’a envie de faire de la gym ? Ils sont tous mabouls là-dedans ! Pourquoi elle parle si fort ? Qu’est-ce qu’elle a à s’agiter ? On se réveille ? Ah ça ! Pour réveiller les gens, ils sont champions. Comment, passer sur son chariot ? Mais elle insiste ! Pas question pauvre folle ! ... T’emmener ? T’emmener où ? Bloc ? Déjà ? Même pas dormi deux minutes ! C’est l’heure ? Ah bon ! Si tu le dis, bouffie ! C’est ça, souris ! Elle comprend rien en plus cette idiote !

Bon allez ! Grimper sur son chariot. Et hop ! Réussi. Du premier coup. Bravo Lolana, t’es balèze ! Décidément, il a été dit qu’aujourd’hui, jamais, jamais tu ne pourras dormir. Quoi ? Qu’est-ce qu’y a encore ? Si par hasard tu pourrais enlever ta bague ? Commence à faire chier ! Pas envie de faire encore un effort. Envie de dormir. Attends, tu vas l’avoir à l’usure. Joue à la mollassonne. Fais semblant de pas y arriver. Tu lui opposes ta force d’inertie, comme dirait l’autre. Tire mollement sur la bague... doucement... comme ça... sans rien dire... Hi ! Hi ! Hi ! Ça fait rien, elle a dit. Tu l’as bien eue ! C’était pas la peine de te fatiguer pour elle, cette idiote ! Fallait le dire hier soir d’enlever la bague  ! Quoi plus le temps ? Quoi se dépêcher ? Fait chier ! En retard ? C’est quand même pas ta faute si elle est en retard ! Elle avait qu’à se bouger plus tôt ! Non mais !

La charge de la cavalerie légère dans les couloirs. Le chariot qui glisse à toute allure. Chouette ! L’air frais qui réveille. Tous ces visages graves qui te regardent passer, et toi qu’as du mal à pas rigoler. Complètement droguée. C’est super. T’es une vraie vedette ! Ecartez-vous, manants ! Laissez passer la star qui file sur sa charrette-comète ! Place ! Place ! Dommage qu’Arthur et Clara puissent pas voir ça. Ils font tous des têtes d’enterrement. C’est trop drôle ! Monte-charge. Descente.

Arrivée au fond d’une piscine carrelée bleu. Pas d’eau dans la piscine.

La la au fond d’la piscine, dans l’petit pull marine...

Froid. Très froid. C’est peut-être la morgue qu’est pas loin. Pourvu qu’ils te mettent pas au congélateur ! Tous ces petits carreaux bleus qui t’entourent ! Bleu turquoise. Ils sont loin les murs, loin. Grande la piscine.

Viens vite au fond d’la piscine, r’pêcher ta p’tite sardine...

Et au milieu ce bloc de carrelage bleu aussi... comment ça s’appelle déjà ? ... Ah ! Les cours de sciences... paillasse ! Oui, paillasse, c’est ça ! Une paillasse avec plein d’instruments barbares dessus. Au collège, le prof de biologie, il avait disséqué une pauvre grenouille toute vivante sur une paillasse et il t’avait obligée à regarder, le sadique ! Paillasse, tu détestes ce mot ! Peur de la torture.

Et tous ces êtres étranges qui passent et repassent et s’agitent et se croisent dans un ballet dont tu ne comprends pas le sens : tuniques-pantalons blancs ou bleus ou verts, ridicules charlottes de douche blanches, on dirait du papier. Des Pyjamas. C’est du délire. Ils sont bizarres ces Pyjamas ! Ça doit être les descendants du capitaine Nemo.

...au fond d’la piscine dans l’petit pull marine, tout déchiré au coude, qu’j’ai pas voulu recoudre, que tu m’avais prêté, la la la la abandonnée.

Est-ce que la couleur indique la fonction ? La pousseuse de chariots-bolides est outremer. Elle te met une couverture. Bah ! Pas si mauvaise ! Nous autres, pauvres humains, ils nous alignent le long des murs carrelés, allongés sur nos chariots, bien garés dans un ordre que seuls les Pyjamas doivent connaître. Chaque Pyjama a-t-il sa rangée ? On est dans une gare de triage sous-marine et tu fais partie de la marchandise, ma pauvre cocotte ! Essaie de comprendre...

C’est terrible de devoir mourir sur un truc que t’as pas compris. T’as toujours dit faut pas mourir idiote et ben tu vois, quand t’arrives au fond de la piscine, tu comprends rien.

Viens vite au fond d’la piscine r’pêcher ta p’tite sardine, l’empêcher d’se noyer...

Le pauvre Pablo-Estéban non plus, il a pas compris, pourtant sa piscine aussi... fallait bien que t’en sortes... que tu t’en sortes. Question de survie. T’as beau être du signe des Poissons et adorer l’eau, tu peux quand même pas passer ta vie dans une piscine ! Allez ! Secoue tes neurones ! C’est plus le moment de dormir  ! Tu vis peut-être tes dernières minutes. Dépêche-toi de réfléchir ! Quand tu seras morte, t’auras le temps de dormir... Tu pourrais peut-être apprendre encore un ou deux trucs avant, ça t’évitera de penser aux enfants. C’est la seule chose importante, apprendre... pour savoir quoi au bout du compte ?

Le long du mur en face, très loin au fond, une femme qui pleure ou qui a un malaise, pas facile de bien voir. Trois Pyjamas se précipitent autour d’elle. Sur le mur de droite, on vient de ranger le chariot d’un petit garçon qui hurle et sanglote. Un Pyjama bleu-vert féminin le prend dans ses bras, le console. C’est à n’y rien comprendre. Tu sais qu’ils pleurent, qu’ils parlent, mais tu ne les entends pas. C’est peut-être de la transmission de pensée ? De toute façon, c’est pas grave. Tu penses les pauvres, mais tu t’en fous. C’est pas ton affaire. T’es une visiteuse étrangère dans ce monde de fous.

Tiens, ta conductrice qui te sourit ! Fais mine de rien, sois naturelle, trouve quelque chose à dire :

"- Y’a du monde dans la pataugeoire, aujourd’hui !

- Ah ! Maintenant que vous devriez dormir, vous êtes réveillée ! Vous ne faites rien comme tout le monde, vous ! "

Et à qui la faute ? Essaie donc d’être aimable avec ces créatures-là ! Première fois que tu daignes lui adresser la parole et voilà comment elle te répond !

La la au fond d’la piscine, j’ai bu la tasse tchin-tchin... la la la ... j’suis vraiment prête à tout... avaler que m’importe si on me trouve à moitié morte.

LA TORTUE ! LA PETTE TORTUE de KERKOUANE ! Elle revient ! Rien ne sert de courir, il faut partir à point. C’est peut-être trop tard pour comprendre. Avec ta manie de tout remettre à demain, aussi ! De toujours tout faire au dernier moment, dans l’urgence comme tu dis ! Ça t’excite ! Eh ben voilà. Peut-être plus le temps.

Mais quelle agitation ici ! Ça passe sans arrêt ! On gare à côté un vilain moustachu qui se la joue je-suis-super-à-l’aise-salut-les-potes-c’est-cool. Il tutoie les Pyjamas. Qu’est-ce qu’il parle fort ! Il te regarde avec son sourire agaçant ! Qu’il est moche ! Pff ! Tourne la tête ! Il est là pour quoi, ce con ? Il peut pas aller faire salon ailleurs ? Fatiguée. Complètement droguée. Monde sous-marin de la piscine. C’était une Tortue de terre en plus, elle va se noyer...

... au fond d’la piscine dans l’petit pull marine, la la la...

fous... drog... compl... drog...

...

"- ... our  !

- ...

- BONJOUR ! "

Ecarquille les yeux. Ridicule charlotte... bouille ronde... grand sourire : petit chirurgien !

"- Comment allez-vous ?

- Je suis complètement droguée.

- Ah ! Mais c’est embêtant ! Vous savez que c’est illégal, ça ? Allez, reposez-vous, à tout à l’heure."

...

"...jour, madame. "

Tiens, changé de salle. Chariot volant. Voix douce ... deviné ! L’anesthésiste !

"Ça va bien madame ? Ne vous inquiétez pas. Respirez bien fort. Je vais vous donner de l’oxygène. Respirez fort en gonflant bien la poitrine. "

Voix calme, apaisante. Sympa cette femme. Allez, tu vas lui faire plaisir, elle est gentille. Truc en caoutchouc céladon qui s’approche. Beurk ! On dirait un débouche évier ! Peur que ce soit dur. Peur d’étouffer. Non, c’est doux, c’est mou. Respire avec application.

Autre voix de femme, forte, autoritaire : "respirez fort ! "Qu’elle est désagréable ! Quand même ! A qui elle parle celle-là ? Hein ? Tu crois que c’est à toi qu’elle parle sur ce ton ?

Voix douce de l’anesthésiste : "respirez en gonflant bien la poitrine ". Merde alors ! Vexée. T’as pourtant toujours été bonne élève ! T’as bien fait ce qu’elles demandaient, non ? Concentration. Tu vas leur montrer que tu fais du yoga et que c’est pas à toi qu’elles vont apprendre à respirer, celles-là ! Non mais !

"Respirez  ! "Oh ! Ça va ! Ça vient de partout ... Y’a de l’écho ou quoi ? ... Ou alors vous êtes plusieurs ici ? Ça doit être ça. Même plus possible de savoir à qui elles parlent ! Tous alignés comme des sardines dans leur boite à faire la queue pour...

LA TORTUE ! Carapace... Sa richesse est à l’intérieur... Elle avance doucement. Difficile, sentier escarpé... Petite mais têtue, courageuse malgré les cailloux coupants... Mais ça y est, t’as compris ! Te mettre en chemin malgré les cailloux coupants ! Sur le chemin de ta richesse intérieure ! ... L’exprimer ! Hé ! Hé ! Génial ! C’était ça le message ! Pourquoi t’as pas compris plus tôt ? C’était pas sorcier ! Lumineux même !

Merde ! Faudrait pas qu’elles t’empoisonnent ! C’est trop tôt, ils sont trop petits pour être orphelins ! Tu crois que c’est vraiment de l’oxygène qu’elles te font respirer  ? Si c’était encore une de leurs saloperies de drogues qu’elles te refilent en douce, les traîtresses, pour te tuer sans en avoir l’air ? Attends, attends, pas si vite. Arrête de respirer deux secondes. Essaie de sentir ... Renifle ... Non. Pas d’odeur. C’est peut-être vraiment de l’oxygène.

Quand même pas envie de crever noyée au fond de la piscine, assassinée par les Pyjamas. Ça te fait monter les larmes aux yeux pour tes petits. Maintenant que t’as compris le message de la Tortue, c’est trop con ! Poisson asphyxié, la gueule ouverte au fond de la piscine et sans p’tit pull marine ! Hi ! Hi ! Encore envie de chanter. Comme si c’était le moment !

... vite au fond d’la... piscine...

N’empêche que si t’en sors vivante, toi aussi tu le prendras ton sentier, comme la Petite Tortue. Il est grand temps de t’y mettre. Tu peux y arriver maintenant. Si tu trouves le courage. Va chercher à l’intérieur et tu l’écriras, le message de la Tortue. Voilà.

Si pas trop tard. Difficile résister encore. Plus envie. Complètement droguée. Plus lutter. Envie de te laisser aller. Facile. Doux. Couler doucement.

... vite au fond d’la... piscine...

Chemin écriture oser. Poisson pisc... drog

 

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