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L’alme fée

A Celle comme à Celles
qui tricotent des flambées

Je m’en souviens tu sais des coquilles de noix
Sur le bleu outremer des accents circonflexes
Des lourds soldats de plomb blanchis sous le harnois
Et du hotteur barbu fortunate senex

J’entends tes pas inquiets sur mes nuits de galets
Tes vagues de sanglots sous ton phare de veille
Aux aurores fardées j’agrippe tes filets
Et tes paniers d’osier excédés de merveilles

Je sais que tu es là avec les grands oiseaux
Qui escortent partout mes idées de voyages
Que tu passes tes joies à transposer les eaux
Sur les pianos aqueux aux voix de coquillages

Je t’attends sur le quai je te hèle et tu ris
Tu viens avec ton fil à me coudre à tes voiles
Je suis vêtu de toi de ta chair de tes cris
Pour l’escale lactée qui m’engave d’étoiles

Tes caresses d’embruns me cherchent dans le vent
Tu me retrouveras au bal des stellérides
Tu m’as porté neuf mois tu me portes souvent
Chaque fois à ton coeur je dessine une ride

Tu m’as porté neuf mois tu me portes souvent
Chaque fois à ton coeur je dessine une ride

1975