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Journées (Patrick Cintas) - 1ère partie
Bec des croissances

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 Article publié le 6 juillet 2012.

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Ces deux personnages sont le jour et la nuit de l’espace qu’ils occupent — Rog et Doc construisent cet envers du décor — ils sont à l’extérieur — ils ne rentrent jamais — on les voit de loin — et quand on les approche on ne les voit plus tellement ils se ressemblent — l’un aidant une femme à ramener le seau qu’elle a plongé dans l’eau du bassin — l’autre poursuivant un oiseau sous les balcons — les voix reviennent chargées de soleil et d’ombre — le verre devient opaque à cause de la condensation — des attentes s’épuisent derrière les murs — aux fenêtres les rideaux s’immobilisent — Rog et Doc s’interpellent — la même voix leur répond — la femme revient avec l’eau et la répand sous la tonnelle — d’un geste large et lent elle inonde le dallage presque noir — comme si c’était hier — des fruits volés sur la nappe saturée d’insectes — exactitude du partage de l’ombre et de la lumière — un moteur s’éloignait sans jamais être réduit au silence — occupant l’après-midi — distrayant à peine — d’autres raisons d’attendre annoncent le soir — Rog et Doc attirent du monde — leur langue épuise la patience — l’un actionnant le levier de la pompe — l’autre s’amenuisant sous les linteaux — aujourd’hui comme demain — de l’aube au soir qui lui ressemble — ces frémissements de passions — l’énigme de leur rencontre — l’un puisant avec la femme — l’autre réduit à la taille de l’oiseau qu’il poursuit sans toutefois le chasser — et quelqu’un fit remarquer que c’était avoir du talent de pouvoir ainsi retenir un oiseau dans cette espèce de cercle vicieux — un autre ne comprenant que la solide apparence des choses — et désignant les incohérences de cette présence devenue obsédante — un enfant les reluquait avec envie — froissant sa chemise derrière les tamaris — l’œil rutilant d’étoiles — et la nuit invoquant la seule parole dont il connaissait le sens — Rog ayant parlé de la mort à cette femme qui n’était pas la sienne — et Doc occupé à fabriquer une attelle — l’oiseau était tellement silencieux qu’on aurait pu croire qu’il ne souffrait pas — immobile dans le creux formé par les mains — mains qu’il examinait maintenant dans les lueurs de la nuit — le bec avait exploré la ligne de vie sans y laisser sa trace de sang.

 

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