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Métamorphoses
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 Article publié le 5 février 2013.

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Trois heures du matin et quelques rayons de lune. La séance nous a arraché des larmes.

La neige tombe à gros flocons depuis plusieurs heures maintenant. J’ai fait un bon feu dans la cheminée. On l’entend crépiter.

Elle a lâché son manteau noir, s’est assise sur le canapé safrané. La jupe est courte, bleu clair, les jambes sublimes, si fines. Elle me regarde avec insistance. Elle a des griffes dans les yeux, mais je sais qu’elle cache un sourire sous ses dentelles.

Je me plais à imaginer que son sexe est doté d’une deuxième langue, un peu plus fine, plus drue aussi, et capable de petits lapements rapides et nerveux, très vifs, vifs à en soulever des pans entiers de chair pantelante, s’il le fallait.

Quand je me laisse aller à l’imaginer ainsi, la métamorphose est presque complète.

Elle tourne à son entier avantage.

Femme jusqu’au bout des ongles, c’est un palimpseste, une page d’écriture vivante : sous sa peau qui respire le bonheur se love une autre peau, peau de panthère ou peau de lionne, je saurai.

Peau sur peau, ce serait peu, n’était la vague électrique qui passe d’elle à moi, de moi à elle.

C’est comme si une savane courait dans ses yeux couleur d’orage.

Ne subsiste bientôt de son humanité levée qu’un regard de braise, quand, à quatre pattes, elle se tourne vers moi dans des mouvements d’impatience heureuse, surtout, je crois, dans ces moments où, arrimé à ses fesses, je lèche son sexe à m’en étourdir.

Je la cherche, cette langue bien cachée, et je trouve alors à qui parler : ta fleur me murmure de n’en rien laisser perdre. En fait de langue, c’est un abîme rosé qui fleurit sous ma langue, la quintessence de ta présence éparpillée.

La métamorphose, alors, est achevée : elle achève de faire de moi cet animal à sang chaud qui court dans tes veines et qui, de spasme en spasme, bondit sur moi.

Nous ne sommes plus qu’une seule bête qui se tord de plaisir, sublime et lente jusqu’au vertige.

 

Jean-Michel Guyot

2 février 2013

 

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