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Article publié le 11 décembre 2005. oOo
Livie
La reine des abeilles est une experte en poisons rapides et en poisons lents. La traîtresse connaît tous les secrets de Rome et renseigne l’empereur sur la vertu de certains gladiateurs : le sang doit briller au soleil. Et le plaisir de quelques courtisanes sous la pleine lune. (La déesse Vesta est avec toi). Et je me demande si quelque enfant bègue veille ses morts, comme un petit veilleur nocturne qui la suivrait sur les terrasses de l’empire. (Les nuages écrivent son dessein). Les murs de la ville avalent les ombres de la mort ; ses orgies sont mortelles ; mais la mort est plus profonde encore ; parce qu’elle ne peut se défaire des lamentations et la nuit rôde par les rues comme une intruse. Et il y a des crêpes noirs dans le jardin de la reine. Et il y a des fleurs noires sur les statues du grand dieu. Quelqu’un encore a bu son venin dans la coupe d’or des assassinats, et goûté, c’est certain, le poison (Tibérius Claudius veille), et il est resté derrière la mort pour épier cette époque d’usure. Il a aussi déjà écrit la tragédie des funérailles du monde. (Le grand César le salue).
Maintenant : pourquoi diable fut-il victime de ses venins, si toute mort est une maison aux chambres vides, aux fenêtres grandes ouvertes, aux rideaux volant au vent avec son âme ? Tandis que la grande traîtresse est absente.
Ah, Tibérius Claudius, ce type condamné !...
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