Quelle musique aujourd’hui ? Quel rythme et quelle densité sonore devenir aujourd’hui ? Sur quel mode être la musique que l’on est ? Beethoven ou Debussy ? Berlioz ou Ligeti ? La vitre est au pupitre de cet aujourd’hui la partition posée sur l’arbre et les façades sur les sons du jour les odeurs les couleurs et le texte à écrire. Et ce petit souci qui rôde. Une bêtise. Quelle voix serons-nous aujourd’hui ? Quel orchestre ou musique de chambre quel silence ou bruit quel motet ou quatuor ? Ravel Schumann Monteverdi ou Dusapin ? Aujourd’hui nous serons jazzé chers martinets. Cher ciel couleur Van Gogh cher feuillage Joycien. Quelle mesure battre de soi aujourd’hui ? C’est musique ce point qui interroge ici et c’est ce trop de notes majesté de moi qui sera aujourd’hui et son éternité jusqu’à l’accord jamais final jamais majeur jamais mineur mais resté suspendu au récit que l’on est. Le livret que l’on est sur sa sonorité qui est cet arc-en-ciel de sens toujours douteux toujours variable et incertain toujours changeant ciel ouvert que nous sommes.
écouter une œuvre musicale […] c’est une incessante conversion mentale qui renouvelle les éléments passés par une complexification instantanée des émotions présentes.
Pascal Dusapin.