Et tant pis si à Barcelone
On ne lit pas sur ma personne
Pour ne pas lire l’espagnol.
Je ne suis pas le rossignol
Qui dans les patios de lumière
Chante la chanson coutumière
Que ces voix reprennent en chœur
Sans inspirer de haut-le-cœur.
Je ne suis pas ce bec tranquille,
Cette langue de campanile
Qu’on trempe dans la copita
En compagnie de Lolita
Qui trempe aussi mais pour me faire
Dire des choses qu’elle espère.
Je ne suis pas chez moi là-bas
Même si j’ai la qasida
A la place de mes entrailles,
Prêt à entrer dans la bataille
De la rue et des mots d’amour
Qui sont simples comme un bonjour
Quand on sait le dire en musique.
Je ne suis pas cette bourrique
Qui ne connaît de l’olivier
Que l’homme assis, debout, couché,
L’homme qui joue de la guitare
Pour ne pas rompre les amarres,
L’homme qui dort les poings fermés
Pour ne pas laisser échapper
Les rêves d’or de l’Amérique
Et les rênes de sa bourrique.