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Dictionnaire Leray
ENFER
[E-mail] Article publié le 11 septembre 2016. oOo Où en étais-je de l’enfer ? — Il y avait un enfer. Il était un enfer. Pas de diable : l’enfer est un lieu, le diable n’y siège pas. En enfer il y a l’enfer, et sur terre il y a le diable, si l’on veut. Mais alors, l’enfer n’est pas de l’ordre de ces visions pyrotechniques qui font le paradis des amateur de vieilles croûtes. — L’enfer a ses lieux. Ce sont des lieux (ou des espaces, plutôt) dont la matière semble se dissoudre dans la sorte d’inanité que respire l’endroit. Il y a une vision qui pourrait ravir encore l’amateur d’art conceptuel ou minimal par ses proportions justes et cruelles. Jamais un lieu n’a paru si dépouillé de ses formes, de ses teintes, de sa consistance. Et cette inconsistance est révoltante, pour ce qu’on en disait être « l’enfer ». — Une vision inoubliable ! Et quel ennui en fin de compte. Mais le réflexe de l’amateur d’art est malvenu en l’occasion et il s’en rendra compte par lui-même, on peut le gager, devant la persistence du paysage que lui offre sa vue. L’enfer – et ce spectacle idiot, inconsistant. |
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