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Dictionnaire Leray
NÉCESSITÉ INTÉRIEURE
![]() oOo Qu’il y ait des auteurs de la série au XIXe siècle, c’est certain. Il y en a au moins deux. Nerval tout d’abord. Il y a chez lui une expérience de la série qui conduit à Aurélia mais qui s’enracine très tôt dans son oeuvre, à partir de l’influence de Fourier que Nerval rejetait mais pour qui il éprouvait une réelle fascination, dans les faits. Le second, c’est Baudelaire. Mais Baudelaire, s’il montre un art consommé de la série, ne lui prête qu’une faible attention. C’est un mot récent et technique qui convient à la prose et pas au vers. A bien y regarder, Baudelaire n’emploie pas « série » sans une once de mépris. Mais réellement, l’expérience de Nerval reste isolée et unique. On ne peut pas la comparer avec Charles Fourier, même si elle s’en inspire, parce que la série est à la fois plus rare et plus complexe chez Nerval. Pour Fourier, la série se rapporte à un modèle mathématique qu’il décline tout au long de son oeuvre. Chez Nerval, c’est la réalité qui est en question. Et s’il s’impatiente devant Fourier, c’est parce que le philosophe ne relate finalement qu’une extériorité de la série. ObLa série serait donc – pour certains ! - une nécessité intérieure. C’est au fond ce qu’exprimait Boulez dans « Eventuellement » quand il parlait de la « nécessité du langage dodécaphonique ». |
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