L’on a coutume d’associer le pouvoir à la politique.
Diriger les masses conduit souvent à la tragédie, ce qui fait l’Histoire.
La lenteur de la politique est à l’opposé de la vivacité de l’art.
Dans la mémoire des masses s’accumulent dates et événements, quelques noms parfois, de ceux qui font l’Histoire. Les grands hommes …
Le pouvoir de l’art, c’est de bouleverser la conscience individuelle et d’entrer dans le patrimoine collectif, voire universel. La transmutation du cortex est la phase ultime, connue essentiellement par les créateur qui à leur tour se mettent à la tâche pour peut-être, sans la moindre préméditation, devenir les nouveaux vecteurs de transmutation.
Concernant la littérature, il est objectif de dire que les chefs d’oeuvre ont marqué leur époque, pour la dépasser : la subversion devient héritage, avant d’être à nouveau remise en question.
Bach, Mondrian, Dali, Robbe-Grillet ... Kubrick ... un dialogue s’instaure avec le créateur qui conduit vers un chemin inconnu, qui entre en soi pour diriger ailleurs sa propre subjectivité, l’enrichir, la modifier jusqu’à la métamorphose comme aurait dit Kafka. Il est alors impossible de revenir en arrière : l’individu a été séduit, conquis, transformé. Parfois violé comme disait Céline.
L’influence implacable de l’art est le pouvoir suprême auquel s’accordent tous les adjectifs : étrange, inattendu, puissant, déroutant, soudain, démoniaque ... tandis que l’on entend le rire sarcastique de la littérature conjointement au fracas de l’Histoire qui la nourrit sans cesse, véritable potion du Golgotha.
Le pouvoir de la littérature est hallucinatoire.