Les unités de la langue, les segments syntaxiques et leurs nombreuses classifications sont des atomes de flore qui permettent à l’invisible de surgir.
Les mots sont de la maïeutique organique à l’origine de la spéculation intellectuelle qui revêt ainsi son manteau de pourpre.
L’espace entre les unités, l’espace entre les segments est tout aussi important, c’est la dynamique entre les mots et la béance qui constituent la totalité de la matière narrative, de sa matrice.
L’inscription dans l’espace n’est pas anodine, elle est synonyme de choix et d’expansion.
Ainsi que dans le temps.
Les mots, sans doute, sont les armes les plus sophistiquées, pour élaborer une doctrine, un concept, préciser un sentiment, une impression, une opinion, lutter contre l’ennemi.
Le mot est une épée, une dague qui à elle seule opère la jonction entre l’humus antique et aujourd’hui. Et bien au-delà à travers le temps.
Il appartient au flux de conviction ou de séduction, élément et aliment indispensables à la stratégie.
Rival du silence, il l’ennoblit.
Le recouvre de ses cristaux de marbre dont l’agrégation rejoint les ruines éternelles.
A l’ère moderne, il s’apparente à un missile nucléaire dont la trajectoire parfaitement linéaire à travers les océans vise sans doute une cible.
Sans doute quelque chose.
Mais... pas impérativement.