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Seconde introduction au sérialisme
Trente ans de séries
![]() oOo C’est au milieu du mois de juillet de l’année 1991 que j’ai esquissé, sur un petit cahier de musique comme on en trouve encore parfois parmi les fournitures scolaires des grandes surfaces, une série dodécaphonique avec son tableau de transpositions. L’essai est resté sans suite. A dire vrai, la découverte du sérialisme musical a plutôt marqué un coup d’arrêt dans ma pratique de la musique. Les œuvres ratées sont plus inspirantes que les monuments, quand ils vous tombent dessus. Une œuvre ratée, vous pouvez la maudire pour toutes ses faiblesses. Il reste qu’à chaque instant, vous vous dites : « On aurait pu faire ça, ou ça, ou encore ça... » Mais quand vous découvrez Le marteau sans maître, Kontakte de Stockhausen, ou encore la Deuxième cantate de Webern et que votre connaissance de la pratique musicale oscille entre Motörhead et Soft Machine, que vous reste-t-il à faire ? Il aurait fallu s’enfermer plusieurs mois pour rattraper le temps perdu. Or, quand on a vingt ans, on se sent souvent déjà beaucoup trop vieux, ce qui est un peu absurde mais en dépit de tout - à commencer par le bon sens - la chose est irréfragable. La conséquence première de ma découverte de cet univers musical qui avait l’immense mérite de me plonger dans l’inconnu de formes enfin émancipées de la régularité parfois éprouvante des musiques modales et tonales, ce fut donc de me détourner de toute ambition musicale. Dois-je le regretter ? C’est de peu d’importance puisque, tout ce temps et tout au long des années qui ont suivi, j’ai vécu dans le sentiment de n’avoir jamais eu le choix de faire ou de ne pas faire ce que je faisais ou ne faisais pas. Je suis donc revenu à la littérature, que j’avais abandonnée avec fracas deux ans auparavant. Pourtant le chemin à accomplir n’était pas moindre. Si la formation musicale impose une discipline de travail incontournable, la contrainte de l’apprentissage offre de sérieux appuis à l’apprenti musicien. La littérature - et en particulier la poésie - ne propose rien de tel. Or, ma pratique de la poésie comme de la narration avait été dominée jusque là par une approche très instinctive, proche de l’automatisme, jusqu’à la saturation. Voilà pourquoi il me reste si peu de mes poèmes d’enfance et de jeunesse. La plupart ont été détruits. Et si je faisais le choix de revenir à la poésie, alors que j’entrais à l’université et me confrontais aux théories littéraires en vogue à l’époque, la question de l’orientation ne trouvait guère de réponse satisfaisante. Au fond, ce qui me plaisait, ce que je voulais entreprendre, ce n’était pas tellement la littérature qui me le proposait - mais bien la musique et cette audacieuse liquidation des repères traditionnels qu’impliquait le sérialisme dodécaphonique. Ce n’est pas que la littérature m’ennuyait à proprement parler. Je me défiais assez, il est vrai, des études littéraires que je me représentais principalement comme de fastidieux commentaires érudits et inessentiels, là où des œuvres telles que celles de René Char, d’Anna Akhmatova, de Stéphane Mallarmé, de Rimbaud bien sûr, de e.e. cummings ou encore d’Emily Dickinson que je découvrais alors, m’apparaissaient comme des formes d’expression absolument nécessaires, vitales, pour ou contre lesquelles on voit bien qu’il n’y a pas de recours possible. Pas d’élégance, pas de préciosité, pas d’afféterie, pas de fioriture. Mais ces modèles, si l’on peut parler de modèles, ne proposaient pas non plus de méthodologie. On ne marche pas dans les pas de Mallarmé ou de Char. Leur lecture ne laisse, comme qui dirait, « rien à penser ». Ma première introduction au sérialisme me jetait dans un immense désert que je ne savais comment traverser. Doté depuis l’enfance d’un sens de l’orientation déplorable, il était inévitable que je poursuivisse mon cheminement sans fin, revenant sur mes pas sans en avoir conscience, passant mille et une fois les mêmes paysages en m’étonnant à chaque fois de leur aspect toujours renouvelé, non du fait d’une attention aiguisée mais plutôt d’une distraction constante et incorrigible. Les essais nés de ce « retour à la littérature » ont tout le charme des écrits de jeunesse. Ils sont boiteux, on y trouve des intuitions parfois réconfortantes. Ils portent la trace encore grossière des influences récentes. Ils oscillent entre une volonté d’apprentissage un rien dilettante et un désir d’émancipation qui rend définitifs ces textes en dépit de toutes les imperfections qu’ils présentent. Le lycéen que j’avais été refusait obstinément de se relire, de se corriger, de peaufiner ou même de maîtriser un tant soit peu son propos. L’étudiant que j’étais devenu s’escrimait à réécrire des textes qui s’en trouvaient transformés en profondeur plutôt qu’améliorés. Comment aurais-je pu les améliorer, d’ailleurs ? Je n’avais pas de critérium. Et puis... Le fait est que j’allais à rebours de mon temps. J’avais eu la joie de découvrir à travers le sérialisme la musique dite contemporaine. J’allais me heurter à mes contemporains, pour qui (à quelques exceptions près, fort heureusement) cette musique n’était qu’un charabia élitiste qui s’était « détourné du public ». Combien de fois m’a-t-on expliqué que la musique de Pierre Boulez n’était qu’un fatras expérimental à peine audible ? Qui espéraient-ils convaincre, ces imbéciles, enfin ? Même sans formation musicale sérieuse, l’écoute d’œuvres telles que Le visage nuptial ou de la Deuxième sonate m’était une source de joie inépuisable. Comment pouvait-on prétendre m’expliquer que ce que j’entendais si vivement était une illusion d’optique (auditive, s’entend) ? Trente ans ont passé depuis. La pathétique appétence de l’époque pour la superficialité et la distraction culturelle n’a fait que s’aggraver de décennie en décennie. Encore aujourd’hui, l’injonction de nivellement semble gagner chaque jour un peu plus de terrain. A quoi bon continuer, dans ces conditions ? Mais enfin, je n’avais pas le choix. On ne revient pas des chocs esthétiques qu’on a pu éprouver quand ils s’impriment si fortement dans votre système nerveux, dans votre conscience tremblante, dans votre respiration même. Heureusement que Pierre Boulez a eu l’assise qu’on lui a tant reprochée sur le monde institutionnel. Il a été - et demeure aujourd’hui même disparu - un antidote à la médiocrité ambiante, à l’obsession grégaire de ceux qui croient ou voudraient croire que créer, c’est avant tout rechercher un public. Heureusement, dans un tel contexte, nous étions quelques amis à nous retrouver autour de ces épreuves esthétiques de premier ordre. Je n’étais pas si seul dans mon désarroi frénétique. En 1995, est né Lascaux rasé, un collectif chaotique dont l’inspiration dadaïste n’échapperait pas à celui qui, aujourd’hui, se confronterait aux archives picturales, textuelles ou sonores de ce groupe qui s’est disloqué aux environs de l’an 2000. La rétrospection que j’ai engagée il y a cinq ans vise à reconstituer le parcours effectué depuis ce temps. Le premier volume, Récits d’origine, rassemble les écrits non détruits de ma jeunesse lycéenne. Le second volume s’appelle Première introduction au sérialisme. Il correspond à l’époque que je viens brièvement de retracer. J’aurais pu l’intituler Relevés d’apprenti si le clin d’œil n’avait été inopportun. Ce volume, contrairement au texte de Boulez qui porte ce titre, est réellement un recueil de productions juvéniles, pétri de rimes boiteuses, de vers erratiques et de narrations bancales. Les trois volumes suivants rassemblent la quasi totalité de mes écrits de l’année 1992, soit environ 1 200 pages. L’un des trois volumes - Dit du ruisseau - a été publié dans son intégralité sous forme de feuilleton, de même que le Scriptocardiogramme qui regroupe les écrits, sensiblement plus épars, de l’année 1993. Le volume suivant s’intitule Seconde introduction au sérialisme, ce qui a quelque chose de paradoxal sinon d’hérétique sur le plan musicologique car, si sérialisme il y a assurément dans ces écrits, c’est un autre choc esthétique, plus tardif, qui les a rendu possibles. Je venais de découvrir Steve Reich, à travers It’s gonna rain et toutes ces pièces nées d’un processus de déphasage progressif qu’on ramène souvent à des notions de « répétitivité » ou de « minimalisme ». On sait que l’opposition de Steve Reich à l’esthétique sérielle est frontale, à tous points de vue. Là encore, je m’abstiendrai de m’appesantir sur tous ceux qui espéraient, par le biais du « minimalisme », en finir avec l’éprouvantable complexité de la musique sérielle. Au contraire, à mes yeux, les deux expériences sont complémentaires sinon indissociables. Là où la littérature inspirée du sérialisme musical - faisons exception de Michel Butor et d’Alain Robbe-Grillet, qui ont su incorporer la combinatoire sérielle à leurs systèmes d’écriture de façon exemplaire - se réduisait à des jeux de permutation assez stériles (ce qu’on trouve dans l’Oulipo, notamment), réduisant le sérialisme à une métrique dont le caractère statique ne répondait aucunement au défi boulézien, la logique du déphasage progressif, sensiblement plus aisée à transposer au matériau littéraire que les procédures sérielles, m’offrait ainsi un outil des plus efficaces pour recomposer une pratique poétique à partir de ses éléments premiers. On peut parler d’une approche « élémentaire ». Et les textes qui composent ce septième volume de la Série unaire, s’ils ne présentent pas un caractère immédiatement homogène et cohérent, s’inscrivent pratiquement tous dans ce dépouillement élémentaire du matériau verbal. Jusqu’à l’épuisement, si l’on veut. Mais là encore, à rebours puisque ces essais sont eux-mêmes nés d’un épuisement, celui du flux quasi automatique du Récit ruisselant et de ses séquelles tardives. Le feuilleton initié par la Ral,m se poursuit donc avec cette « septième saison » qui voit - enfin - émerger, encore balbutiants, deux chantiers étroitement liés : celui d’un sérialisme appliqué à la matière verbale d’une part ; celui d’un poème fleuve, dont la première partie a fait l’objet d’une belle édition aujourd’hui introuvable chez le Chasseur abstrait, Avec l’arc noir*. On peut considérer que l’ensemble des textes qui composent ce volume sont des essais préparatoires au poème débinaire qui s’en est suivi et qui est toujours en cours, puisque l’objectif initial - un poème de 800 pages - a été réévalué pour viser désormais les 5 000 pages. Cette volumétrie importe. Si la médiocrité et l’insignifiance poursuivent leur emprise sur le paysage littéraire et culturel de notre temps, il nous faut de gros volumes pour assommer nos contradicteurs. Rien n’interdit d’en prélever des échantillons de trois ou quatre pages pour se donner l’impression que la lecture n’en sera pas trop ardue. Mais l’expérience importe seule dans cette affaire. Et nous ne sommes qu’au commencement de la relation scrupuleuse, systématique et pour ainsi dire intransitive de l’expérience dite. Le sériographe industriel vous présente tous ses vœux pour 2021. Pour rappel, nous fêterons en 2023 le centenaire de la série dodécaphonique, toujours féconde et porteuse d’espoir.
Pavillons sous Bois, le 30 décembre 2020 |
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Commentaires :
…Et puis... Le fait est que j’allais à rebours de mon temps. J’avais eu la joie de découvrir à travers le sérialisme la musique dite contemporaine. J’allais me heurter à mes contemporains, pour qui (à quelques exceptions près, fort heureusement) cette musique n’était qu’un charabia élitiste qui s’était « détourné du public ». Combien de fois m’a-t-on expliqué que la musique de Pierre Boulez n’était qu’un fatras expérimental à peine audible ? Qui espéraient-ils convaincre, ces imbéciles, enfin ? Même sans formation musicale sérieuse, l’écoute d’œuvres telles que Le visage nuptial ou de la Deuxième sonate m’était une source de joie inépuisable. Comment pouvait-on prétendre m’expliquer que ce que j’entendais si vivement était une illusion d’optique (auditive, s’entend) ? Trente ans ont passé depuis. La pathétique appétence de l’époque pour la superficialité et la distraction culturelle n’a fait que s’aggraver de décennie en décennie. Encore aujourd’hui, l’injonction de nivellement semble gagner chaque jour un peu plus de terrain. A quoi bon continuer, dans ces conditions ?
Mais enfin, je n’avais pas le choix. On ne revient pas des chocs esthétiques qu’on a pu éprouver quand ils s’impriment si fortement dans votre système nerveux, dans votre conscience tremblante, dans votre respiration même. Heureusement que Pierre Boulez a eu l’assise qu’on lui a tant reprochée sur le monde institutionnel. Il a été - et demeure aujourd’hui même disparu - un antidote à la médiocrité ambiante, à l’obsession grégaire de ceux qui croient ou voudraient croire que créer, c’est avant tout rechercher un public. Heureusement, dans un tel contexte, nous étions quelques amis à nous retrouver autour de ces épreuves esthétiques de premier ordre. Je n’étais pas si seul dans mon désarroi frénétique. En 1995, est né Lascaux rasé, un collectif chaotique dont l’inspiration dadaïste n’échapperait pas à celui qui, aujourd’hui, se confronterait aux archives picturales, textuelles ou sonores de ce groupe qui s’est disloqué aux environs de l’an 2000.
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Pascal Leray, Trente ans de série
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Le parcours esthétique que narre Pascal Leray ne souffre aucun commentaire : c’est le parcours de toute une vie, et l’on ne conteste pas une vie ni une sensibilité. On se sent fraternellement proche ou non de la démarche qui fut et reste la sienne.
La cohérence de ses choix esthétiques impressionne. Je m’y retrouve, tout comme je ne puis qu’approuver sans réserve la détermination sans failles dont il a fait preuve durant ses « années d’apprentissage ».
Il a raison : en littérature, les grands modèles n’existent pas. S’ils existaient, c’est-à-dire si nous consentions à ce que certains auteurs nous servent ouvertement de modèles, nous en serions réduits à appliquer des recettes de cuisine, ce qui ferait de nous de misérables épigones.
Les musiciens, souligne-t-il, ont plus de chances car il leur faut durement pratiquer pendant de longues années, avant de développer un style qui leur est propre, ce style, tout personnel qu’il soit, ayant été inévitablement forgé au contact de modèles développés par diverses traditions pédagogiques nationales dont aucun musicien ne peut faire l’économie.
Conservatoire pour les uns, Chitlin’ Circuit pour d’autres, fut un temps… Les clubs enfumés et les bouges valent bien les conservatoires bon teint, si l’on se fie aux résultats, à cette nuance près que faire carrière quand on est Afro-Américains relève plus du parcours du combattant qu’autre chose.
Boulez, qui n’aimait vraiment pas le jazz - il parle dans une interview fort ancienne d’onanisme en public à propos des solistes de jazz ! - raconte dans une autre interview plus récente le plaisir qu’il éprouva en Martinique à l’écoute, le soir venu, de steeldrums joués par des musiciens locaux sur une plage, preuve, s’il en était besoin, que cet homme avait de bonnes oreilles ! Cette merveille qu’est Sur incises pour trois pianos, trois harpes, trois percussions-clavier est tout entière vibrante de ce souvenir qu’il dit être un des meilleurs de sa vie.
Boulez, par son intransigeante exigence, nous est précieux, à n’en pas douter, comme le relève Pascal Leray. L’histoire, écrite par les vainqueurs - vainqueurs aux petits pieds de toutes les facilités esthétiques en cours - ne laissera peut-être pas beaucoup de place à la musique dite contemporaine, mais peu nous importe tant qu’elle vit et prospère.
Ce qui nous touche profondément et qui en heurte plus d’un, nous n’avons cure d’en mesurer l’importance et la portée historique à l’aune de la médiocrité jeuniste de notre temps. Ce m’est toujours un mystère, cet anti-intellectualisme sénile qui sévit chez les plus jeunes et les moins jeunes. Il n’y a pas d’éducation artistique digne de ce nom en France…
Haine ou mépris ? J’hésite selon les jours…
En littérature, on se jette sans filet et à corps perdu dans des exercices littéraires, sans qu’il soit jamais possible de s’appuyer sur des modèles préexistants. Il faut beaucoup écrire, dégraisser, dirais-je, pour arriver à l’os. Ce n’est qu’après un long et fastidieux dégraissage que notre écriture retrouve chair et couleur au contact de notre pensée débarrassées des poncifs académiques ou non, des tics d’écriture et des réminiscences.
La dernière illusion, en la matière, est ce que j’appellerais volontiers le poncif adamique qui consiste - sans consistance aucune, étant l’inconsistance même faute de substance - à se croire appelé par on ne sait quelle puissance démiurgique à refaire le monde des Lettres, après avoir fait tabula rasa du passé. Mais ce serait oublier l’arbre de la connaissance qui veille sur toutes choses dans cet Eden. Il faut le secouer cet arbre pour qu’en tombe un à un tous les fruits défendus, aidés en cela par cette gardienne avisée qu’est la Vie, cette Eva aux mille visages.
Ni le premier ni le dernier à s’essayer au grand art littéraire, sans modèle ni filet de sécurité, l’auteur écrit au petit bonheur de sa chance. Er kann von Glück sagen ! Il peut s’estimer heureux ! Le reste est affaire de détermination et de courage. Pascal Leray n’en manque pas.
Si la médiocrité et l’insignifiance poursuivent leur emprise sur le paysage littéraire et culturel de notre temps, il nous faut de gros volumes pour assommer nos contradicteurs.
Pascal Leray s’apprête à jeter un beau pavé dans la mare nauséabonde de notre temps ; c’est est réjouissant !
Il y a fort à parier qu’il y assommera au passage quelques grenouilles de bénitier ou non mais aussi quelques faibles en thème qui se seront aventurés pour leur malheur dans les parages de sa poésie décapante ! Il n’est pas interdit de rêver !
Merci à toi, l’ami, pour ta ferme insolence !
Jean-Michel Guyot
19 février 2023
Merci pour ces mots. Il est vrai que je puis m’abstraire de pas mal des ablutions de l’époque et cela doit beaucoup à Patrick, qui permet à de jeunes vieillards de divulguer leurs travaux en cours en toute liberté. "Croyez en vos porcs qui existent, je me soumets à mes dieux qui n’existent pas", disait peu ou prou René Char qui savait couper court. Je n’ai pas sa gnaque. J’ai conscience que le seul fait de poursuivre ce cheminement insensé peut être perçu comme une insulte - sinon une offense - pour des raisons que je ne m’explique pas, d’ailleurs. Qu’y a-t-il de plus simple et de plus innocent que de filer, pour ainsi dire, la série, dans son existence multiple de série de séries (etc.) ? Pourtant, oui, c’est offensant. Alors même que je ne cesse d’en donner le mode d’emploi ! C’est à désespérer. Je désespérerais sans doute si les choses (de la série) ne venaient d’elles-mêmes. Or, elles se posent, les unes après les autres, avec un caractère d’évidence que rien ne pourrait démentir.
On va continuer sans se poser trop de questions, ainsi. S’il faut, à la fin, on fera une Apologie de la série, à l’antique.