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La littérature est forcément prométhéenne
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 Article publié le 14 décembre 2009.

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La littérature est forcément prométhéenne

Le rôle de la littérature, convenons-en, c’est de savoir ou appréhender qui nous sommes. « Connais-toi toi-même » disait Socrate.

Les Grecs, justement, ont jeté les bases de la connaissance pluridisciplinaire, celle qui permet toujours à l’homme, grâce à l’invention des mathématiques, de la philosophie et des arts, de se situer dans l’espace et le temps. Ils furent surtout les maîtres du mythe, de ces détours subtils qui ont mis la fiction au service de la réalité, provoquant une élévation de la conscience. Le rapport aux Dieux, le rapport à l’autre, le rapport à la nature ... la littérature grecque, en mouvement, a exprimé toutes ses problématiques, dont l’une des plus connues est sans doute l’affaire oedipienne. Tragédie, épopée, poésie... les genres littéraires sont érigés et codifiés.

Deux millénaires plus tard, la Renaissance va reprendre ces acquis pour les actualiser et les dépasser. C’est la naissance de la nouvelle en Italie et l’affirmation de la poésie en France, avec les auteurs de La Pléiade.

 

Depuis quatre siècles maintenant, le dynamisme occidental n’a cessé d’élargir les genres littéraires et d’ouvrir le champ des possibles, une évolution corrélative à celle de l’homme.

Des analogies, avec le temps, sont devenues possibles, comme la création du mythe oedipien et sa reprise freudienne, au début du XXe siècle, ou encore les pièces de Molière et « La Comédie humaine » de Balzac, deux siècles plus tard.

Au XXe siècle, l’avènement de la psychanalyse, le développement des sciences humaines et sociales, l’invention du cinéma permettent à l’homme de parfaire sa connaissance sur lui-même.

Avec ces nouveaux apports, la littérature continue d’évoluer, devenant de plus en plus subjective et ouverte, se détachant peu à peu de l’histoire... mais non de l’Histoire.

Si les formes narratives sont désormais éclatées et expérimentales, c’est que l’écrivain est un être éminemment subjectif qui ne vit plus dans le XlXe siècle, un temps qui a érigé le roman au rang totémique, un temps aussi qui a produit souvent des fictions fermées avec des personnages précis, des intrigues, des dénouements, des fictions qui ne sont plus valables aujourd’hui. Ceux qui continuent de croire au roman de ce temps ne sont que des nostalgiques, arc-boutés sur des croyances et des convictions archaïques : ils vivent et pensent dans un temps qui n’est plus le nôtre.

Les formes narratives sont vouées à se transformer, sans qu’il soit possible de prévoir la validité de leur durée.

L’utilisation de la ponctuation en poésie, le choix de la longueur pour la nouvelle et le roman, la question de la structure, l’identité du narrateur... voilà quelques exemples de problématiques résolument contemporaines.

Elles illustrent le rapport actuel entre l’écrivain et le monde, un rapport qui contient peut-être, dans certaines oeuvres, la littérature à venir...

 

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