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 Article publié le 11 octobre 2005.

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Une précision : je ne concevrais jamais le débat autrement qu’un vaste forum où les mots haine, racisme, terrorisme (Sartre a dit haut et fort : "Parler, c’est agir") devront être combattus avec la plus ferme détermination en leur opposant ce que nous avons de meilleur en nous : l’empathie, la capacité à raisonner. Serions-nous toujours ces êtres vivants qui chercheront inlassablement parmi leurs nombreux instincts animaliers celui qu’ils placent jalousement au-dessus de tous les autres : la dominance, comme l’appelait Alain Resnais dans Mon oncle d’Amérique  ? J’ose croire que nous avons, une fois que tous les comptes sont faits, la capacité à triompher de nous-mêmes.

Il n’y a aucune place au doute dans mon esprit qu’il soit malheureusement possible de semer la haine par la parole. Je ne serais jamais assez vigilant pour que celle-là qui m’est étrangère ne soit jamais mienne ; ne pénètre jamais mon univers. Je compte pour cela sur les vertus qui me viennent du fond de mon éducation pacifiste et sur le don que nous lègue dame poésie. Dans ce dernier poème précisément, j’en appelle au réveil. Après tout, c’est là la mission que se donne le poète. Viendrait-il à l’esprit de quiconque de suivre un poète qui invite au sommeil ? À l’oubli ? À la résignation ? En ce cas, c’est coucher la poésie dans son beau suaire avec des couronnes pleine la tête et une oraison funèbre bien pensante ! Faut-il être les artisans professionnels du sommeil de notre conscience de vivants et avec la complicité de tous les politiciens qui nous susurrent à l’oreille depuis la nuit des temps : Dormez tout va bien, tout va bien... ? De choisir entre les caresses et l’appel au meurtre, nous vient le défi de les rejeter tous deux au seul profit de l’Humain Debout. Sans complaisance. Sans haine. Avec « Mon esprit, tu te meus avec agilité »

C’est notre devoir de ne pas entretenir la confusion des genres. Ainsi, inviter au réveil du Vivant qui est en nous, c’est refuser de descendre dans les endroits malfamés de l’Être (ces sinistres lieux de mort et de haine de notre semblable) où l’appel au crime est une conspiration contre Tout Vivant. Il est des mondes où il nous serait impossible de bâtir nos huttes et où il nous serait impossible de s’arrêter pour boire une tasse de café. Il est des gens qu’il nous serait impossible de fréquenter. Le poète doit choisir. Et il a choisi la Vie. Multiple, aérienne, sublimée, quelquefois grondée, questionnée mais la Vie.

Quand des jeunes de banlieue font de la boxe pour juguler leur violence, je me réjouis et ils ont toute ma sympathie. Quand il leur prend l’envie de s’essayer au soldat-martyr, il est de notre devoir de tout faire pour les en empêcher. La poésie parle à l’homme en homme et le hisse à hauteur d’homme. La poésie est l’arme la plus immensément efficace contre toute forme d’oppression car si elle appelle au combat, elle prend toujours soin de placer celui-ci au milieu de l’Humain. Demandez à tous les poètes de toutes les résistances s’ils avaient jamais écrit un autre poème que celui du Vivant ! S’ils avaient jamais choisi un autre parti que le parti de l’Amour !

 

Aussi, mon poème De semblables Impuissances (s’il était jamais lu hâtivement mais courir semble être notre seconde nature) pourrait donner à penser que j’encourage une certaine forme de violence  ; en appeler à la violence en retour, Œil pour Œil...

Non, non. Mille fois Non. Il n’y a que celui qui a souffert vraiment (le poète a toujours souffert aux autres) qui sait ô combien vaut de ne pas faire souffrir. Sa souffrance le hisse à hauteur d’homme et lui intime l’ordre de choisir la vie plutôt que la mort. Souffrir, ce me semble, c’est se souvenir de sa propre conscience. Voilà qui devrait nous rassembler autour de tous les Hommes car à nul n’est refusé le droit de se souvenir de sa conscience. Et la conscience, ce n’est rien d’autre que la Vie.

 

Quant aux autres, les haineux, ont-ils jamais souffert ? Non, je ne le crois pas. Sinon, ils ne seraient pas des VRP du crime organisé ; ils ne répandraient pas des rivières de sang au nom de pauvres âmes qui ne leur ont rien demandé et auxquels ils volent l’Humanité après les avoir dépossédés de leur dignité. Il ne faut pas se payer de mots : la conscience n’est donnée qu’à l’Homme. Ceux-là ont choisi de végéter dans les pires instincts qui devraient nous éloigner de l’animal sans conscience. Ceux-là, après avoir été dotés de la même conscience que nous autres ont fini par choisir de l’expulser de leur chair. Ils ont d’abord choisi de tuer la conscience en eux et cherchent maintenant à la tuer en chacun de nous. Mais, notre choix à nous - celui de la vie - est toujours plus grand. Il a pour lui l’éternité !

Si tout cela peut paraître naïf aux yeux de certains, alors j’accepterais volontiers cette naïveté-là !

 

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