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Chutes en automne, une image latente

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 Article publié le 22 novembre 2008.

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J’appellerai « série » la fluidité des rapports, même. J’ai pris appui, un temps, sur des exemples disruptifs du type « rampe [d’escalier] autour de toi ». Voisins du jeu de mots dans la disjonction elle-même mais ne portant pas en eux de drôlerie, plutôt un colage thématique plus ou moins abrupt. Il faudrait également évoquer les passages plus subtils.Au lieu de passer en revue la batterie des figures classées, il conviendrait d’envisager le déphasage dans son principe. On peut s’aider – ce qui paraît naturel, quand on évoque la question du « déphasage » - des expériences de Steve Reich, infiniment métaphoriques, tant par l’analyse des séquences que par le rapport à la voix. Nous devrons alors relever non pas l’image excentrique du surréalisme mais l’image latente (« la pluie tombe, la pluie descend ») et les rapports potentiels du syntagme : « la pluie coule au carreau », pointé vers le datif. La procédure sérielle revient, dès lors, à multiplier l’image latente – par elle-même, dans un mouvement de voix revenant à une scène de drame. La « tableau narratif » de la voix. Cette entreprise douteuse s’intitule « Chutes en automne », un chantier ancien initié à l’orée de deux approches du sérialisme : l’anéantissement de « Rien » devenu « Rien : un train », d’un côté ; de l’autre, les machines combinées de l’arc noir. Image d’une musique qui tendait vers l’image, un soir, à la radio, « Chutes en automne », écoule le tableau d’une combinaison perdue.

Le train n’est pas encore à quai, à quai. La pluie qui descend est appelée x, y est inconnue, quelconque au passage de l’herbe la joue comme une fonction de tremblement rend le carreau de la fenêtre aux plaines et à la tache de sang qui s’épaissit, près de l’assiette sur la table qui endort deux voyageurs côte à côte : ils émeuvent la nuit, percent le cuir de leur fauteuil et prennent les poses de seigneurs envahissant la plaine, la plaine, la plaine devenue mais un tunnel s’échappe, c’est le pas de la fille qui descendait d’un étage dans le train comme la plaine remontait, la plaine devenue est revenue à elle, la jeune fille aussi dormait mais elle allait à l’autre bout du train, dans le compartiment de nuit, sous le sommeil envahisseur des autres voyageurs : en agressions nocturnes, en palpitations de rêves sur des carreaux de plaine, de plaine devenue. C’est alors que la pluie a testé, on a tenté de réveiller la jeune fille, pourtant. On se souvient de l’homme qui trébuchait au quai !

Le train passé, la plaine retentit : de pluie, elle se fait grêle. S’égrène dans l’assiette de ce voyageur n qui regardait en veillant sur la demoiselle y, telle et inconnue de lui et toujours telle quand elle se détourne en faveur du carreau qui traverse la plaine et enchaîne les bosquets alignés, les arbres permanents, agents de surveillance et ouvriers qui travaillent sur les rails, sous la pluie, le regard, la grêle, comme elle enveloppe le train de rail en rail et traverse la plaine comme le train reprend l’allure d’un homme qui dormait sur son siège mais à demi et dont l’attention est toujours retenue par une jupe presque rouge qui cligne sous ses yeux, emportés par le crissement des lenteurs ferroviaires.

 

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