Revue Corto
Enfin vient le moment où le fardeau verbal pèse tant
que je ferme ma boîte. Un silence profond m'assoupit
comme un triple bourbon bu à jeun ou un fort sédatif,
et, plongé dans ce sommeil diurne, aphasique à
plaisir,
je ne peux ni blesser l'amour-propre d'autrui ni créer
d'illusions chez mes vis-à-vis adulés. En ce sens,
les Hébreux ont raison : la parole sonnante est
d'argent,
mais le silence est d'or ! On l'apprend aussitôt
qu'on se tait.
[Chez Le
chasseur abstrait...]
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